Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1972). Ingénieur civil des mines.
Né le 31 janvier 1953 ; décédé le 20 janvier 2010.
Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Mars/avril 2010 N° 445.
Jean-François Allier était notre camarade de promotion aux Mines de Nancy.
Son esprit constructif et entreprenant, son engagement au service des causes sociales et sociétales les plus nobles, sa forme d'optimisme actif porté par la foi qui l'animait, son ouverture aux autres dans le quotidien : c'était tout cela Jean-François et nous en gardons un souvenir fort.
Il était surtout celui sur qui on pouvait compter en toute circonstance : c'est anecdotique, mais c'est par exemple lui qui s'est « dévoué » lors de notre mémorable voyage promo en Chine au printemps 1974 pour prendre la parole face aux personnalités chinoises qui nous accueillaient et que nous découvrions, jeunes voyageurs impressionnés par leur entrée dans la Chine populaire de l'époque.
Bien sûr la vie nous a éloignés, mais nous avons gardé le contact en le croisant dans son parcours professionnel : responsable produit, puis développeur d'une nouvelle activité dans le domaine des capteurs chimiques chez Motorola à Toulouse, il a rebondi énergiquement quand l'entreprise a voulu céder cette activité et il ne lâchera ni le projet industriel ni ses collaborateurs.
C'est en 1998 qu'il crée Humirel, en acquérant la division capteurs d'humidité de Motorola : deux ans d'un véritable sacerdoce pour repositionner l'entreprise, assurer la totalité des tâches de gestion et surtout soutenir en permanence les personnels avec le sourire courageux de celui qui crée la confiance. Et puis le décollage, les salles blanches, la production en série, les standards de qualité. Depuis, le succès ne s'est pas démenti : des millions de capteurs produits par an, les clients les plus prestigieux, notamment dans l'automobile. Humirel est ensuite rentrée dans un autre groupe, MSI, devenu MEAS dont Jean François était vice président.
Nous sommes plusieurs à avoir eu la chance de visiter son usine à Toulouse en sa compagnie. Il était resté le même et ses collaborateurs en ont témoigné, admirant celui pour qui, en dépit du poids des responsabilités et des obligations, le projet professionnel restait « une aventure fabuleuse devant toujours mettre en valeur les personnes».
La longue maladie, comme il est pudiquement coutume de dire pour en masquer la tragédie, lui a injustement pris la vie.
À Geneviève Allier, Guillaume et Marie Allier, Lionel Allier et Romain Gras nous adressons nos plus sincères condoléances.
Pour exprimer leur deuil, ils ont choisi cette phrase que nous soumettons à la réflexion de chacun d'entre nous : "Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler et ce n'est pas le silence" (René Char).
Jérôme ADNOT, Pascal IRIS