Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1885) : admis en classe préparatoire le 21/8/1882, classé 26, il redouble la préparatoire et est admis comme élève externe en 1884 classé 4, volontaire militaire en 1884-1885, diplômé le 7/6/1888, classé 7. Ingénieur civil des Mines.
Bulletin de l'Association des Anciens Elèves de l'Ecole des Mines de Paris, 1906 :
Né le 14 juin 1862 a Salies (Tarn), René d'Adhémar, après avoir fait de fortes études à Toulouse, puis à Paris, fut reçu à l'Ecole nationale supérieure des Mines, en 1884.
Dès sa sortie de l'Ecole, il entra à la Compagnie de Saint-Gobain et y resta jusqu'en 1893, attaché, en qualité d'ingénieur, à l'Usine de Produits chimiques d'Aubervilliers.
A partir de cette date, il se consacrait, comme associé de son beau-père, à la direction d'une importante savonnerie a Avignon, en même temps qu'il cherchait, dans diverses affaires industrielles, un aliment à son activité.
Il fondait notamment une Société pour la mise en valeur d'une force motrice importante dans les Pyrénées et créait l'usine hydro-électrique du Castelet, pour la fabrication du carbure de calcium. Après avoir triomphé, par son énergie, de difficultés multiples, qui lui permirent de donner la mesure de ses facultés d'initiative et d'organisation, il avait eu la satisfaction de trouver, dans le succès, la récompense de ses efforts.
Bien que les circonstances de sa carrière l'eussent d'abord écarté de l'industrie des Mines, il avait néanmoins conservé, des enseignements de l'Ecole, un goût marqué pour les questions qui s'y rapportent. Aussi était-il entré, attiré par des souvenirs de famille, au Conseil d'administration de la Compagnie des Mines de Campagnac, où ses collègues lui confièrent les fonctions de Secrétaire. Là, en effet, comme dans toutes les affaires dont il eut à s'occuper, son souci scrupuleux de la précision, la netteté de son intelligence, comme aussi la rectitude de son jugement et la clairvoyance de ses avis, étaient hautement appréciés. Il était également administrateur de la Société des Verreries du Puy-de-Dôme.
Il était de ceux qui, ayant été à l'oeuvre, peuvent être jugés sur leurs actes. L'avenir n'avait pour lui que des promesses, et c'est à l'heure où il allait être appelé à recueillir le fruit légitime de son labeur et de son expérience qu'il a été brutalement enlevé, en pleine force, après quelques jours de maladie.
Mais si René d'Adhémar fut un travailleur assidu, s'il fit preuve, dans la pratique industrielle, d'aptitudes de premier ordre, c'est surtout par les qualités d'un caractère d'élite, ignorant des calculs égoïstes et des pensées vulgaires, qu'il commandait l'estime et attirait la sympathie.
Ferme dans ses convictions, constant dans ses amitiés, il apportait, dans tous les actes de son existence, la marque d'une âme élevée et d'une conscience droite.
Sa distinction naturelle, l'affabilité de ses manières, jointes à la délicatesse de ses sentiments et à la culture de son intelligence ouverte à toutes les manifestations de l'esprit, donnaient à son commerce un charme que ses intimes seuls pouvaient apprécier entièrement.
Aussi laisse-t-il aujourd'hui, au milieu des siens si prématurément quittés, un vide irréparable. A la douleur de perdre le compagnon le plus dévoué et le plus tendrement attaché à ses devoirs de famille, s'ajoute, pour eux, le chagrin de voir disparaître le guide le plus affectueux et le soutien le plus sûr.
Ceux qui furent ses camarades et ses amis resteront fidèlement attachés à sa mémoire et lui adressent ici le témoignage attristé de leur sympathie et de leurs regrets.
F. FRÉDÉRIC-MOREAU.