Georges VIGIER (1921-2002)

Né le 10/10/1921. Fils de René VIGIER.

Ancien élève de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne (Promotion 1942). Ingénieur civil des mines

Mines, Revue des Ingénieurs, mai/juin 2002

Georges VIGIER avait été admis à l'Ecole des Mines de St-Etienne au concours de 1942, mais ce n'est qu'en octobre 1945 que nous fîmes sa connaissance. Car le débarquement américain de novembre 1942 l'avait rejoint à Rabat où son père dirigeait l'Office Chérifien des Pétroles.

Incorporé à l'Armée d'Afrique, il prit part à la dure campagne d'Italie, un des premiers à entrer dans Rome le 4 juin 1944, combattant sans répit jusqu'à la victoire de 1945.

Après un passage un peu accéléré à l'Ecole des Mines où son esprit brillant et sa chaleur humaine lui avaient déjà acquis de solides amitiés, il entrait en 1947 aux Mines Domaniales des Potasses d'Alsace. Le beau et dur métier d'ingénieur du fond, il l'exerça pendant dix ans, à l'exception d'une année passée à l'Université du Missouri. Puis, appelé en 1957 près de la Direction Générale, il se vit confier des tâches d'une part scientifiques, d'autre part relationnelles et humaines. Reçu comme membre du Directoire en 1969, il dirigea jusqu'en 1973 le service du personnel du groupe. Enfin, il put exprimer ses talents de dirigeant d'entreprise au poste de Directeur Général des Potasses et Engrais Chimiques du Rhin, qu'il occupa jusqu'à sa retraite.

Entouré par Mireille, son épouse et ses trois enfants, à l'écoute attentive de ses petits-enfants, il pouvait dès lors se concentrer sur des sujets qui lui tenaient à coeur, comme le ski en hiver, sa villa El Akba en été, jusqu'à ce que sa santé s'altère, de longs mois avant la crise brutale qui devait l'emporter. Et, surtout, en toutes saisons et malgré ses difficultés, il pratiquait la culture de l'amitié. Ceux qui ont eu le privilège d'en bénéficier ne l'oublieront jamais.

Il est aussi un trait de son personnage que ne laissaient pas soupçonner ses capacités d'ingénieur et de dirigeant, savoir, un don certain pour l'écriture. Sa plume était le prolongement naturel de son esprit. Chacune de ses lettres ne comportait pas moins de quatre feuilles double-face d'une verve toute classique ; et il composait, à l'usage notamment de ses petits-enfants, nombre de contes, légendes, apologues, empreints d'une profonde originalité et d'une sensibilité très poétique.

Mon cher Georges, je relirai encore les quelques feuillets que tu m'as confiés.

A Mireille, à tes enfants et petits-enfants, je dis, au nom des amis, notre sympathie et notre peine de quitter un homme d'une qualité si rare.

Nous ne t'oublierons pas.

Georges Mesmeur (Promotion 1943 de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne)