François ROGNON (mort en 1897)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1887). Ingénieur civil des mines.

Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Mai 1897

Nous apprenons la mort d'un de nos jeunes camarades de la promotion de 1887, M. François Rognon, décédé à Douera (Algérie) le 20 avril 1897, à l'âge de 30 ans.

C'était un esprit très net et très cultivé, un chercheur et souvent même un rêveur. Sa droiture, connue de tous ceux qui l'ont approché, le tenait éloigné de toute intrigue et de toute bassesse et faisait penser à ces anciens huguenots intransigeants qui ne connaissaient que leur devoir et ne s'inquiétaient pas de l'opinion des autres.

M. Rognon a succombé aux suites d'une longue maladie qu'il avait contractée lorsqu'il était attaché comme chauffeur, puis comme mécanicien à la des chemins de fer d'Orléans et à celle du Nord. Malgré sa robuste constitution, les fatigues excessives qu'il eut à supporter nuit et jour pendant un hiver rigoureux, l'obligèrent à renoncer aux dures fonctions de mécanicien après trois ans de laborieux services. Un emploi de contre-maître qu'il dut accepter ensuite dans les ateliers de la Cie des chemins de fer du Nord, à Hellemmes, lui permit d'améliorer sa santé qu'on croyait complètement rétablie, quand il obtint d'être nommé ingénieur à la Société d'exploitation des procédés Adolphe Seigle, où ses qualités de travailleur conscienceux et ses aptitudes d'ingénieur-mécanicien pouvaient être mieux appréciées. Mais il ne put conserver que quelques mois ces fonctions auxquelles il lui fallut renoncer après une nouvelle et plus grave atteinte de la cruelle maladie qui vient de l'enlever.

M. Rognon, marié depuis le mois d'octobre 1893, laisse un tout jeune enfant. Nous prions Madame Rognon d'agréer l'expression de notre sincère et douloureuse sympathie.

H. CHARPENTIER.