Dezy ROBSON

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1948).

Il épouse la fille de Henri BITTINGER. Sa belle-mère meurt le 9/7/1966.


MINES Revue des Ingénieurs, septembre 1998 :

Avec Dezy ROBSON, un haut fonctionnaire d'une rare qualité nous quitte.

Dans les années 40, Madagascar ne permettait pas à ses fils de poursuivre des études au-delà de la seconde. Dezy ROBSON fut pourtant parmi ceux dont les talents justifièrent une dérogation. Il put même partir en France métropolitaine où il prépara les Grandes Ecoles et intégra l'Ecole des Mines en 1948.

A sa sortie de l'Ecole, il procéda, pour le compte du futur BRGM, à des campagnes de prospection à Madagascar. Lors de l'indépendance, il opta pour le développement de sa terre natale dont il créa le Service des Mines, avant de devenir directeur de l'Industrie et de l'Artisanat.

Dans ses fonctions, il a joué un rôle majeur dans l'industrialisation du pays, notamment en tant que Président de la Commission d'agrément au code des investissements. Les cadres de la Banque Nationale Malgache de Développement se souviennent de son incroyable capacité de travail, de sa rigueur et de son enthousiasme, de sa justesse de vue et de sa très haute probité.

Il a toujours préservé une intégrité rare : un ancien Directeur de la Caisse Centrale aimait à dire : «Avec trois ROBSON dans un pays, le problème du sous-développement n'est déjà plus le même». Le protestantisme de ses jeunes années était le gardien farouche d'une éthique jamais prise en détaut, sans brider le catholique fécond, homme de développement et d'entreprise. Il aura ainsi présidé au sort de 360 dossiers d'investissements dont la fortune a certes été diverses à l'image de Madagascar, mais qui auront jeté les bases d'un développement industriel selon une approche qui n'a jamais été remise en cause depuis.

Ensuite, comme inspecteur général, il a marqué son influence sur les jeunes fonctionnaires et sur l'organisation des services jusqu'en 1972. Il a alors été nommé, à Yaoundé, représentant résident pour l'Afrique Centrale de l'ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel).

Au terme de son mandat de haut fonctionnaire international, un retour à Madagascar, agitée de soubresauts politiques, n'était ni possible ni souhaité. Dezy alla en France et la nécessité de s'y enraciner s'est progressivement imposée à lui.

Dans cette période sombre, les anciens des Mines ont su l'entourer de leur amitié, essayant d'utiliser au mieux ses talents. Cette amitié a surmonté les obstacles administratifs et, avec de l'imagination, permis à Dezy ROBSON de continuer à servir.

Son expérience a pu s'exercer dans des missions de consultant qu'il a toujours effectuées avec une vive reconnaissance envers ceux qui les avaient suscitées. Fréquemment appelé au BRGM à Orléans jusqu'au milieu des années 80, il a pu alors s'arrêter de travailler tout en disposant de droits à la retraite.

Ce que Dezy ROBSON nous laisse en héritage, c'est cette passion du développement, cette confiance dans l'homme, étayée par un sens religieux profond.