José NARINO (1861-1894)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris ; reçoit le certificat de fin d'études (équivalent au diplôme d'ingénieur civil des mines pour les étrangers) le 8 juin 1881. Voir le bulletin de notes de Narino.

Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Août 1894

Né le 13 mars 1861, à Santiago de Cuba, décédé à Paris, le 13 juin 1894.

Notre camarade Nariño vient de succomber à l'âge de 33 ans, aux suites d'une longue maladie de poitrine.

José Nariño, d'origine espagnole, avait fait toutes ses études en France. Entré a seize ans et demi à l'École des Mines, il en sortit en 1881, et commença aussitôt sa carrière active d'ingénieur. Après avoir débuté dans les grandes mines de plomb de la Compagnie d'Aguilas, en Espagne, il devint, en 1885, directeur de la Compagnie de Porman, qui exploitait des mines de fer dans la Sierra de Carthagène. Il n'avait encore que vingt-quatre ans.

Il fit faire pour le transport du minerai des installations remarquables, mais pour lesquelles il eut à surmonter des difficultés de tous genres. C'étaient, en effet, les premières installations de cette nature qu'on eût vues dans le sud de l'Espagne, et il fallait traverser des régions où la propriété du sol était des plus divisées. Nariño travailla beaucoup et ne se ménagea pas assez. Il contracta à Carthagène le germe des fièvres dont il souffrit jusqu'à sa mort, qu'elles hâtèrent en aggravant la maladie de poitrine dont il souffrait.

L'état de sa santé contribua à le ramener à Paris en février 1891. Il s'y fit, comme représentant de la firme anglaise Borner et Cie une situation importante, grâce à sa connaissance approfondie de toutes les questions concernant les minerais de fer, de manganèse et généralement de tous les produits nécessaires à la métallurgie du fer et de l'acier.

Tous ceux qui ont été en relations avec Nariño ont pu apprécier sa droiture en affaires et sa connaissance approfondie des questions techniques dont il avait fait sa spécialité. Sa grande modestie et son horreur de la pédanterie lui faisaient quelquefois cacher sous un peu d'humour la justesse si grande de son jugement et de son esprit. Ils ont pu apprécier également son obligeance pour tous et sa courtoisie parfaite, qui savait cependant tenir à distance quand il le fallait. Seuls ses amis les plus intimes ont pu connaître complètement ses hautes qualités de coeur et la noblesse, de son caractère.