Jean Antoine Félix DISSANDES de MONLEVADE (1791-1872)

Né le 14/4/1791 au château de Monlevade, Guéret (Creuse). Décédé en 1872 à Sào José do Rio Abaixo (Brésil).

Fils de Jean DISSANDES de MONLEVADE (1760-1812), et de Félicité SALLÉ du SIOUDRAY. Jean (1760-1812) fut membre du Conseil des 500 et du Club des Jacobins. Il avait hérité du château de Monlevade.

Petit-fils de Jean DISSANDES de BOGENET et de Marie Niveau de LAGRANGE de MONLEVADE. Ce grand-père avait été échevin de Guéret, conseiller du Roi au Présidial et receveur des consignations de la province de La Marche. Il est nommé maire de Guéret en 1790 et meurt en août 1793. Il avait eu 18 enfants.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1808, entré classé 52, il passe en 2ème année classé 103 puis sort classé 4ème), et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines. La liste du corps des mines de 1841 mentionne encore DISSANDES de MONLEVADE dans la rubrique "aspirans-ingénieur", alors même que Jean n'est jamais revenu en France après son départ en 1817.

De son mariage en 1827 avec Clara, il aura 2 enfants : Joào Pascoal et Mariana Sofia. Joào Pascoal, né en 1835, épouse en 1856 une cousine germaine par sa mère, Mariana PAES LEME (famille d'origine flamande), fille du marquis de SAINT JEAN MARC, chambellan de l'empereur Don Pedro II (dont une nombreuse descendance). Mariana épouse un cousin, Isidore DISSANDES de MONLEVADE, dont 2 enfants : Fernando et Joàna, qui quittent le Brésil pour s'installer en France en 1847.

La biographie qui suit utilise des informations publiées dans Jean de Monlevade, Pionnier de la sidérurgie brésilienne, par Robert Guinot, publié chez Guénégaud, 2005.

Après un service militaire dans le Génie (1810-1811), il rejoint l'Ecole des mines du Mont-Blanc à Pesey. Il est nommé ingénieur des mines (fonctionnaire) le 1er avril 1817. Il fait la connaissance à Paris de Ildefonso GOMES de FREITAS, fils du capitaine Joao GOMES de ABREU de FREITAS, du Minas Gerais. Cette famille possède une vaste exploitation agricole près de Sao Paulo. Ildefonso le persuade de venir au Brésil.

Enthousiasmé par la possibilité d'une vie nouvelle sur une terre pleine de promesses, il obtient une autorisation d'absence de l'Administration française, et débarque à Rio de Janeiro le 14 mai 1817. Il visite d'anciens sites miniers du Minas Gerais, notamment Ouro Preto, où avaient fleuri des mines d'or et de diamant.

Il s'associe au capitaine Luiz SOARES de GOUVEIA pour créer une usine métallurgique à Caete, près de Ouro Preto.

En liaison avec la famille Freitas, il achète des terres près d'Arraial. Il y crée un domaine agricole et y installe une usine de métallurgie du fer, avec 150 esclaves. Celle-ci ne s'avère toutefois pas suffisamment compétitive par rapport à l'importation de fer européen. L'usine produit des houes, faucilles, haches, pinces, pelles, fers à cheval, des clous, des marteaux et des moulins pour les usines à sucre.

Tout en modernisant la production, Jean de MONLEVADE épouse en 1827 Clara Sofia de SOUZA VASCO FERNANDES COUTINHO, nièce du baron CATAS ALTAS. Ce dernier est riche et influent et soutiendra financièrement Jean.

A partir de 1847, Jean de MONLEVADE essaie à plusieurs reprises de vendre son usine, sans y parvenir, car il envisageait de rentrer en France. Il continuera à s'occuper de cette usine jusqu'à sa mort, en 1872.

L'usine sera ensuite dirigée par son fils Joào Pascoal. Mais la famille a entre-temps déménagé à Rio de Janeiro. Les comptes se dégradent, notamment en raison de la disparition de l'esclavage en 1888 et de l'augmentation des coûts de personnel. En 1891, Joào Pascoal est obligé de vendre, mais son fils Fransisco de MONLEVADE continue à diriger l'entreprise jusqu'à la faillite de 1897.

La ville João Monlevade du Minas Gerais a été créée par Jean de MONLEVADE. Elle a reçu son nom actuel le 29 avril 1964, en hommage à son fondateur.