François Bernard Marie Georges MIALARET (1914-2001)

Sa fille Nicole nait le 6/11/1939.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (major d'entrée et de sortie de la promotion 1933), et de l'Ecole des Mines de Paris (1936-1938). Corps des mines.


L'article qui suit a été publié dans Revue des Ingénieurs MINES, novembre/décembre 2001.

François MIALARET

par Jacques PECCIA-GALLETTO

Il est né le 9 septembre 1914 à Bordeaux et a passé son enfance à Sedan dans les Ardennes où son père était médecin. Il fit ses études secondaires dans cette ville jusqu'à la 1ère puis vint à Paris au Collège Stanislas. En 1933, il est brillamment reçu major de l'X. A sa sortie, le nouveau major choisit le Corps des Mines et, après son service militaire, entre en 1936 à l'Ecole des Mines puis est affecté à la Direction des Mines en 1938. Il est mobilisé en octobre 39 dans l'Artillerie et fait prisonnier en juin 40.

Comme tous les hauts fonctionnaires, il est libéré en juillet 41 ; il est affecté à l'arrondissement minéralogique de Lille, en résidence à Douai. Mais très préoccupé par les problèmes sociaux et pressentant qu'ils deviendront d'une importance majeure après la guerre, il rentre à Paris en décembre 1941 pour faire partie d'un groupe d'études qui réfléchissait sur une "Charte du travail". Les circonstances ne permettant plus la poursuite de cette activité, il l'abandonne en avril 1943 et occupe pendant quelques mois la fonction de chef de groupe à l'Ecole Polytechnique.

Au 1er octobre 1943, il est mis en disponibilité pour entrer au Crédit Lyonnais où il est attaché au Président. Un avenir très brillant dans un grand établissement bancaire lui paraît assuré, mais ce projet ne correspond pas exactement à sa vocation ; depuis son retour de captivité, il s'est associé à un certain nombre d'amis qui, animés d'une même foi et d'une même ambition, cherchent à créer après la défaite et l'occupation, une société plus juste et plus efficace qui redonnerait à la Nation les valeurs qu'elle avait perdues avant 1940. Il lui semble que son action sera plus efficace dans une structure plus petite et plus humaine dans laquelle il retrouve les amis et les personnalités auxquels il est lié.

C'est ainsi qu'il entre en 1948, comme Directeur Général, à la Banque Mobilière Privée (BMP) aux cotés de Charles Nicolas et en devient Président en 1953. Il y fera toute sa carrière. Plus tard la BMP deviendra la BIMP (I pour industriel). Au départ, cette banque a une clientèle composée essentiellement de particuliers ; François MIALARET va la développer vers la clientèle des entreprises et des associations. Sous sa présidence, les effectifs passeront de 50 à 400 personnes, mais les relations internes de l'entreprise resteront celles qu'avaient voulues ses fondateurs.

En 1957, la BIMP crée la 1ère société de fonds commun de placement UGEFO qui, en 1969, se spécialisera dans la gestion de l'épargne salariale voulue par le Gouvernement de l'époque. La BIMP participe bien entendu à la fondation de nombreux O.P.C.V.M.

Dans le domaine industriel, elle met sur pieds conjointement avec des banques amies, l'un des premiers bureaux d'études et d'analyses financières qui donnera naissance plus tard à la Société française des analystes financiers. Dans le même but, elle participe à la création de l'Office commercial des banques privées.

C'est aussi dans le domaine du conseil aux associations que la BIMP définit une spécificité, bien conforme à l'esprit de la maison. Dans les années 50, fut bâtie une cellule spécialisée qui apportait à ces nombreux organismes - qui se créaient dans la mouvance du nouveau système de protection sociale - les services bancaires et les conseils dont ils avaient besoin.

Par la richesse des liens tissés avec d'autres banques et établissements financiers, par la diversité de sa clientèle, l'étendue de ses services et par sa créativité, l'influence et la notoriété de la BIMP allaient bien au-delà de son poids financier.

Aux approches des années 80, François MIALARET, alors que le moment de la retraite approchait, pouvait se féliciter de l'oeuvre accomplie. Malheureusement, en 1981, il eut à se battre contre la menace des nationalisations, espérant que la taille relativement modeste de l'établissement lui permettrait d'y échapper. Finalement, il n'eut pas satisfaction.

A sa retraite, il continua à avoir de nombreuses activités notamment dans le domaine caritatif, par exemple à l'Association du Patronage Sainte Mélanie dans le 5ème arrondissement de Paris, à laquelle il resta fidèle toute sa vie, depuis sa scolarité à l'X.

François MIALARET avait 5 enfants, 21 petits enfants et 9 arrière petits enfants ainsi que d'innombrables amis qui gardent de lui le souvenir d'un homme d'une grande intelligence, bon vivant et d'un humour parfois déconcertant, toujours prêt à aider celui qui faisait appel à lui.

Jacques PECCIA-GALLETTO (P35)



Mialaret, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP


François Mialaret assurait la présidence de l'APSM (Association du Patronage Sainte Mélanie) qui était le fruit d'une relation entre les élèves catholiques de l'Ecole polytechnique (alors située rue de la Montagne Sainte-Geneviève) et de l'Eglise Saint-Etienne du Mont. Le patronage a pu acquérir en 1930 un fort douanier situé non loin du cap de la Hague, le fort Saint-Martin, où il organisait des colonies de vacances. Le financement est assuré notamment par quelques polytechniciens membres de grandes familles industrielles.