Hervé MAUCOUT (mort en 2008)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1963). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, mars/avril 2009, N° 439.

Le lundi 3 novembre 2008, une douloureuse nouvelle se répand de téléphones en messageries électroniques : notre Président Hervé Maucout nous a quittés.

Président indiscutable, tant son charisme, sa loyauté et sa volonté étaient évidents. Pour la promo 63, le choix s'est imposé tant il était un président rassembleur. Nous n'étions pas les premiers à le découvrir : il avait été auparavant Z de taupe à Ginette. Son rôle allait être déterminant dans l'organisation du déménagement de la Maison des élèves, entre la rue Francis Baulier et la Métare, à la rentrée 1965. Son calme imperturbable lui conférait une force naturelle pour surmonter les écueils et animer une promotion encore aujourd'hui très soudée et pleine d'entrain. Nous avons pu à nouveau le constater lors de la dernière réunion de promotion en Alsace.

Hervé a commencé sa carrière chez Péchiney : il rêvait de partir en Afrique... mais restera en Provence et dans les Cévennes jusqu'à ce que se présente un challenge à sa mesure : mettre sur les meilleurs rails possibles une entreprise familiale avant de la céder, mission qu'il mènera à bien.

Entré ensuite chez Michelin, après l'inévitable passage par Clermont-Ferrand, il prendra la direction de l'usine d'Epinal, puis d'une usine en Thaïlande, près de Bangkok où la maladie va le rattraper : il rentre en France au bout de quatre ans pour se soigner.

Cette carrière professionnelle, aussi riche soit-elle, n'était pas pour Hervé une fin en soi. Ce qui comptait d'abord c'était le service des autres (comme en témoigne, par exemple, son engagement dans le scoutisme), l'écoute, la douceur et la bonté, dont ont pu profiter, bien que trop brièvement, ses huit petits-enfants. Pour lui, l'important était aussi de découvrir le monde avec sa femme, Martine - que nous avons appréciée dès l'École car ils étaient fiancés - et de partager ses expériences avec tout ceux qu'il aimait et en particulier ses enfants Bertrand, Denis et Alix. Exigeant pour les autres et surtout pour lui-même, d'un grand courage moral et physique, il était aussi un grand sportif. À l'école dans l'équipe de rugby, à pied, en VTT ou à ski dans les Alpes ou en Auvergne, escaladant les sommets, il allait jusqu'au bout de ce qu'il entreprenait. Ses origines savoyardes étaient sans doute pour quelque chose dans sa volonté permanente d'aller de l'avant: il n'y avait pas pour Hervé d'obstacle insurmontable ni d'obstacle dont on ne puisse tirer une force nouvelle.

Au cours des derniers mois de sa maladie, Hervé a su percevoir et exprimer - lui si discret - des richesses essentielles, des messages de lumière, partagés intensément avec ses proches, dans une vie spirituelle profonde, sereine et confiante. Lors de la cérémonie en l'Église de Ceyrat le 7 novembre 2008 ont résonné, et depuis résonnent encore, ces mots d'Hervé: « il existe une force de coeur plus puissante encore que la force du corps... ne passez pas à côté de la vie, ne passez pas à côté de l'Amour ».

Il nous laisse le souvenir très fort d'un ami à valeur d'exemple, dont on a du mal à imaginer qu'il n'est plus. Il y aura un grand vide à notre prochaine réunion de promo... mais il sera présent dans la pensée et le coeur de chacun de nous.

Claude Brouard et Jean-Paul Martin (E63)