Robert Henri LE BESNERAIS (1893-1948)


Photo publiée dans Notre Métier, 15 juillet 1938

Fils de Henri Victor LE BESNERAIS et de Marguerite Jeanne LARRIEU. Marié avec Cécile CHALMEL (1895-1986). Père de Denys LE BESNERAIS (1926-2010), qui fut directeur commercial de Creusot-Loire, et de Henry LE BESNERAIS (1921-2003), ethnologue, député de Saint-Pierre et Miquelon en 1966-67, puis membre du Conseil économique et social.
Son frère Maurice meurt le 29/12/1939.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1912, entré classé 4 et sorti major sur 137 élèves), et de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1919, sorti classé 1 sur 22 élèves en 1921). Corps des mines

Il est le dernier directeur général de la Compagnie du Nord, et devient le premier directeur général de la SNCF en 1938. Délégué général du CNPF. Président de la Fédération des minerais et métaux bruts.


Revue des Ingénieurs, novembre 1949 :

A son tour, M. Robert Le Besnerais, Président de l'Association Amicale des Mines de Paris, vient d'être enlevé brutalement à l'affection des siens, laissant dans l'affliction tous ceux qui le connaissaient. Tous expriment, avec leur tristesse, le regret de voir disparaître un homme de bien qui avait consacré à l'intérêt général les moyens remarquables dont il disposait : puissance de travail, intelligence lumineuse, mémoire extraordinaire, caractère et bonté, bon sens et droiture. Pour beaucoup il était le guide sûr, le conseiller simple et cordial, le chef bienveillant aux décisions rapides.

Voici le témoignage de cette belle vie d'Ingénieur.

Né en 1893, entré en 1913 à l'Ecole Polytechnique, sous-lieutenant d'artillerie, décoré de la Croix de Guerre, sorti major de son Ecole dans le Corps des Mines, il garde son rang à l'Ecole des Mines.

Après avoir été Ingénieur à Nancy, où nos Camarades des Mines de Nancy l'ont également connu en 1921, il entre en 1924 à la Cie des Chemins de Fer du Nord dont il devient [ing. en chef adjoint de l'exploitation en 1924 puis] Directeur Général ; le 1er janvier 1938 il est, à sa création, le Directeur Général de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Il en est l'organisateur, et quand la guerre survient, la S.N.C.F. fait face à toutes ses tâches : la Croix de Guerre la récompensera, en même temps que son Chef. Pendant l'occupation, il manifeste hautement son énergie et son courage dans l'accomplissement d'un devoir difficile.

En 1945, s'il ne peut plus, par une injustice de l'époque, se consacrer à ce grand secteur de l'Industrie Nationale, le Comité de l'Union Internationale des Chemins de Fer, où il jouit d'une haute réputation, et les Chemins de Fer de l'Indochine et du Yu-nam donnent un champ à son activité.

Puis, M. Le Besnerais accepte de diriger la coordination technique des Mines de Fer, et de prendre la Présidence de la Fédération des Chambres Syndicales des Minerais et Métaux bruts, pour coordonner et développer la production.

C'est alors qu'en avril 1948, le Conseil National du Patronat Français fait appel à ses qualités d'organisateur et à sa puissance de travail, en lui confiant le poste de Délégué Général. Il accomplit alors une mission importante d'information technique aux Etats-Unis. Sans se ménager, il se remet au travail dès son retour, préparant aussi en même temps le prochain Congrès Social de Royaumont, en tant que Président du Centre National de l'Organisation Française. Mais il avait trop présumé de ses forces, et c'est le 23 décembre qu'il a succombé, après une courte maladie.

Nous nous associons à tous ceux qui regrettent la disparition d'un homme qui avait déjà beaucoup donné, et dont on attendait encore plus. Nous témoignons à sa famille toute notre respectueuse sympathie, en l'assurant que son souvenir ne disparaîtra pas.

Les dernières conversations de M. Le Besnerais avaient pour but d'établir en France un meilleur climat social sans lequel le redressement du pays serait impossible. Dans une récente intervention aux journées d'étude de la F.A.S.F.I. dont il était Vice-Président nous relevons cette pensée qui dicte leur devoir aux Ingénieurs :

« Si le rôle de l'ingénieur est si important, c'est qu'il doit servir de liaison entre les responsables d'autres rôles et agir en étroite communauté avec l'ouvrier et le patron... il est un maillon indispensable dans la chaîne générale qui concourt à la production française, donc au relèvement du pays ».


Lors des obsèques de Robert LE BESNERAIS à l'Eglise Saint-Vincent de Paul, le 28/12/1848, Georges VILLIERS prit la parole au nom du CNPF. M. LEMAIRE, successeur et ami de LE BESNERAIS à la SNCF retraça sa vie. Le président FLOURET lui rendit hommage.


Communication personnelle de Georges RIBEILL, spécialiste de l'histoire des chemins de fer à l'Ecole des Ponts et chaussées :
Le Besnerais n'était pas aimé des syndicats car c'était avant tout un homme de dossiers, froid et méthodique. Il n'était pas assez présent sur le terrain, et la CGT a donc tenu a le faire renvoyer à la Libération. Il n'a pas été possible d'accéder aux dossiers officiels de l'épuration et d'avoir confirmation des motifs retenus contre LE BESNERAIS.