Paulin Auguste Jules LENOIR (1846-1906)


Lenoir, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (promotion 1865, entré classé 49ème et sorti classé 55ème sur 133 élèves) et de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1867). Ingénieur civil des Mines.

Fils de Framçois Etienne Henry LENOIR, négociant, et de Adèle Octavie MARGNY. Marié à Juliette Elise MORISSET. Père de Marcel Octave Achille LENOIR (1881-1927 ; X 1902 ; ingénieur civil des mines, chef du service de la statistique en Indochine)


Bulletin de l'Association des Anciens Elèves de l'Ecole des Mines de Paris, 1906 :

Nous avons le regret de porter, quoiqu'un peu tardivement, à la connaissance de ses nombreux amis, la mort d'un de nos excellents camarades, Jules Lenoir, de la promotion de 1867.

Jules Lenoir était né à Paris, le 20 septembre 1846, et après des études brillantes au lycée Louis-le-Grand, où il avait déjà laissé pressentir à ses professeurs quelques-uns des traits de sa nature d'élite, il entrait en 1865 à l'École Polytechnique et en sortait en 1867, pour se faire admettre à notre École des Mines, qu'il quittait en 1870, muni du diplôme d'ingénieur.

Il sut vite se faire apprécier par ses nouveaux camarades qu'attirait sa nature ouverte et franche et qui subissaient tout naturellement l'empire qu'il exerçait autour de lui, par le charme de son esprit supérieur, par l'élévation de son caractère droit et par la finesse de ses observations critiques toujours tempérées d'ailleurs par la bonté de son excellent coeur.

Trop indépendant peut-être pour se plier à certaines exigences, Lenoir a occupé successivement diverses situations importantes, mais il a consacré toute sa carrière à l'industrie du gaz et de l'électricité. Toujours attiré par l'étude des divers progrès, il se préoccupait constamment des choses et des inventions nouvelles et c'est au moment où il nourrissait encore de nouveaux projets que la mort est venue le frapper subitement, à Louvres, le 24 septembre dernier.

Partout où il a passé, il n'a laissé que des amis. Doué d'une nature d'artiste, un peu aristocratique par ses aspirations, mais foncièrement bon et naturellement attiré vers les humbles et les faibles dont il savait au besoin prendre la défense, Lenoir sera regretté par tous ceux qui l'ont connu ; il laisse à ceux qui l'ont fréquenté et suivi dans la vie, un souvenir qui ne s'effacera pas.

Tous ceux de ses amis qui ont pu être prévenus de sa mort, ont tenu à se joindre à sa famille et à se grouper autour de son cercueil.

Au cimetière, un de nos camarades, M. Euchêne, ingénieur de la Compagnie parisienne du gaz, qui était comme lui de la promotion de 1867, lui a adressé un dernier adieu et a prononcé sur sa tombe le discours suivant :

« Cher Lenoir,

» Je viens t'adresser, au nom de notre vieille amitié et au nom de notre promotion de l'École des Mines, un suprême adieu sur cette terre ; ta mort vient augmenter la liste déjà longue des pertes de cette promotion exceptionnellement éprouvée.

» Il y a près de trente-huit ans, nous nous rencontrions pour la première fois à l'École des Mines, ta nature franche et ouverte, la vivacité de ton esprit, l'indépendance de ton caractère, ton bon coeur, ta culture artistique, t'avaient de suite conquis l'estime et l'affection de tous tes camarades ; il s'était établi entre nous une intimité qui ne se démentit pas un seul instant pendant notre passage à l'École ; cette intimité a résisté à de longues séparations et à toutes les vicissitudes de la vie ; la mort seule vient la rompre, mais n'empêchera pas ton souvenir de rester vivant au milieu de nous.

» Dans les différentes phases de ta carrière industrielle ; tu as pu mettre à profit les brillantes qualités dont tu étais doué et qui semblaient te désigner, lors de ton passage à la Compagnie parisienne du gaz, pour y jouer un rôle important ; mais ta nature, éprise d'indépendance, t'entraînait dans une voie où ton intelligence pouvait se donner un libre essor ; la mort est venue te surprendre en pleine force.

» Adieu, mon cher ami dans ce monde, au revoir dans un autre monde ».


Marcel Octave Achille LENOIR (1881-1927 ; X 1902 ; fils de Jules, lui-même polytechnicien et ingénieur civil des mines comme son père, qui fut ensuite chef du service de la statistique en Indochine), élève de Polytechnique
(C) Photo Collections Ecole polytechnique