L'ECOLE ET LA LIAISON ENSEIGNEMENT - RECHERCHE - INDUSTRIE
par R. FISCHESSER
Directeur de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris

Publié en 1968 dans Mines, Revue des Ingénieurs.

Les problèmes posés par la liaison enseignement-recherche, enseignement-industrie, recherche-industrie sont, depuis la dernière guerre, évoqués avec surabondance. Ils ont été abordés selon des voies d'approche très diverses, et les solutions qui en ont été proposées ou mises en œuvre, en France et à l'Etranger, sont multiples.

On m'excusera de centrer ce rapide exposé sur l'expérience qui a été tentée., pour les résoudre, dans le cadre des Ecoles des Mines de Paris et de Saint-Etienne. Cette expérience n'a rien d'essentiellement originale, mais j'aurai l'excuse d'avoir pu en suivre en détail le déroulement, et la présomption d'admettre que, développant consciemment une systématique arrêtée à priori, elle est susceptible d'intéresser certains lecteurs. On le sait du reste : les Ecoles des Mines françaises arborent un titre dont la spécificité est trompeuse. Si elles ont pu, à l'origine, être considérées comme vouées à alimenter en cadres formés à cette fin les industries minières, voici bien longtemps qu'elles ont été amenées à élargir dans de très larges mesures leur horizon. En fait, et ce depuis le début du siècle — voire bien plus tôt pour l'Ecole des Mines de Paris — elles ont été conduites à s'évader de leur spécialisation originelle pour lancer sur le marché des ingénieurs d'un type particulier, utilisables dans un éventail, industriel et fonctionnel, très vaste. L'ambition qui les animait était de fournir à l'économie du pays, des cadres dotés d'une culture polyvalente en matière de sciences et techniques générales, éduqués à une certaine méthode de travail industriel, capables d'envisager un avenir évolutif et de s'adapter à des situations mouvantes, voire imprévues. Du moins, jusqu'à ces dernières années, et à l'instar de l'ensemble des grandes Ecoles françaises, s'étaient-elles quasi exclusivement cantonnées dans la formation «d'élèves-ingénieurs». Recrutant leurs élèves parmi les candidats des classes de Mathématiques Spéciales, elles conduisaient ceux-ci au diplôme d'Ingénieur Civil au prix de trois années d'études, et limitaient à cette tâche leurs prétentions.

Vers 1963 l'équipe de Direction des Mines de Paris — qui venait d'être renouvelée — se trouva confrontée explicitement et dans toute son ampleur avec le problème d'une évolution nécessaire, dont les termes étaient jusqu'alors restés plus ou moins implicites : le déclin de l'industrie minière dans notre Pays était un fait acquis ; l'accélération de l'évolution économique et technique prenait des allures exponentielles; la nécessité d'une formation continue et d'une adaptation aux techniques de l'innovation apparaissait évidente; le développement du secteur tertiaire s'avérait irréversible; enfin, l'organisation d'une liaison étroite, concrète et biréciproque avec l'industrie — liaison que les «stages» traditionnels étaient désormais insuffisants à réaliser — se révélait indispensable.

Une « mutation ». de l'Ecole des Mines de Paris fut alors décidée. Elle impliquait la mise en œuvre des deux principes complémentaires suivants :

Parallèlement au développement des quelques Centres de Recherche dont disposait déjà l'Ecole, le lancement d'un certain nombre de Centres de Recherche-Formation nouveaux fut alors décidé.

Il était nécessaire de définir « l'horizon stratigraphique » dans lequel l'activité de recherche correspondante devait se situer et les axes limitatifs selon lesquels elle devait s'exercer.

Sur le premier point aucune hésitation n'était possible : la recherche fondamentale, ayant pour objectif la quête de la vérité indépendamment de ses implications concrètes, était l'apanage du CNRS et de l'Université; la recherche-développement était celui de l'Industrie. Mais entre les deux s'insérait la possibilité d'une recherche-charnière, (aussi négligée en France qu'elle est développée par exemple outre-Atlantique ou en URSS), la « recherche orientée », dont l'objectif est double : se saisir des dernières conquêtes du fondamental pour en tirer la création d'outils d'action nouveaux sur le réel et, à l'inverse, se saisir des problèmes réels, posés par le technique ou l'économique, pour les analyser et dégager les méthodologies fondamentalistes dont ceux-ci ressortissent, afin d'en assurer le traitement d'une façon scientifiquement efficace. Il fut décidé que les activités de recherche de l'Ecole se situeraient au niveau de la Recherche Orientée, (quitte, pour nos équipes, à aborder par la bande le fondamental quand il s'avérait indispensable de le faire faute de pouvoir trouver à l'extérieur la matière première nécessaire). Une telle recherche exigeait des équipes d'un profil spécial : bons fondamentalistes dans leur spécialité, nos chercheurs devaient être également au fait des problèmes industriels et des sujétions de la technique. Elle impliquait également une coordination latérale entre les Centres et l'extérieur, de façon à assurer une « fertilisation croisée », initiatrice d'idées et de méthodes nouvelles.

Quant aux axes, après de mûres réflexions nous en avons retenu quatre : les Mathématiques Industrielles, la Science des Matériaux, les applications industrielles de la Géologie, et certains aspects quantitatifs des Sciences Economiques et Humaines (techniques quantitatives de gestion ; sociologie de l'innovation).

Les Centres de Recherches-Formation se voyaient assigner un quadruple objectif :

Aujourd'hui l'Ecole dispose d'une quinzaine de Centres de Recherche-Formation conçus selon cette formule : La gestion des centres est démultipliée au maximum, mais il n'est pas transigé sur un ensemble de règles, dont le respect absolu est imposé : En ce qui concerne le recrutement des chercheurs (élèves chercheurs et encadrants) le plus large éclectisme est souhaité: grandes Ecoles, Université, Industrie, Etranger, concourent à nous assurer un milieu aussi polyvalent par ses origines que possible — condition fondamentale d'un enrichissement mutuel. — Enfin, des efforts constants sont déployés pour éviter une ségrégation entre recherche et enseignement. Une partie importante du personnel enseignant participe aux actions de recherche — un certain nombre de Professeurs titulaires sont Directeurs de Centres. A l'inverse, tout chercheur, quelque soit son niveau, doit une partie de son temps à l'enseignement, soit dans le cadre du prédiplôme — enseignements spécialisés, petites classes, options, etc. — soit dans le cadre du 3e cycle ou de la formation permanente.

L'expérience Ecole des Mines de Paris est, mutatis mutandis, exploitée parallèlement à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne. Elle est, dans les deux Ecoles, trop récente pour qu'on puisse porter sur elle un jugement objectif, et décider de la valeur réelle de son apport à la solution du difficile problème de la liaison Enseignement, Recherche, Industrie. Je préciserai simplement que le nombre des contrats en cours s'élève à 180 pour l'ensemble des Centres de l'Ecole des Mines de Paris (volume financier de l'ordre de 10 MF, soit 1/3 du budget global de l'Etablissement); l'effectif des chercheurs doit atteindre 500 en 1975, un flux de 100 à 125 devant chaque année passer dans le secteur industriel pour y mettre en oeuvre leur acquis et assurer le transfert technologique de leur formation (nombre sensiblement égal à celui des Ingénieurs Civils diplômés). Je signale également qu'une commission de hautes personnalités (Commission DEJOU), créée par M. le Ministre du Développement Industriel et Scientifique pour juger de la validité des formules mises en œuvre, a bien voulu émettre une opinion favorable et décider que l'expérience devait être poursuivie quitte à en faire un bilan exhaustif en fin du VIe Plan. Le Gouvernement a en conséquence décidé de nous accorder sur Fontainebleau — où seront regroupés l'ensemble de nos Centres de recherches parisiens, autour du noyau actuel constitué en 1967 — et sur Antibes — où certains Centres de pointe seront installés dans le complexe scientifique de Sophia Antipolis — les moyens d'une extension géographique nécessaire. C'est avec l'espérance de ne pas décevoir l'attente des autorités responsables que nous poursuivons dans ce cadre l'exploitation des principes qui viennent d'être sommairement exposés.


Le texte qui suit date de 1968.

LA POLITIQUE DE RECHERCHE DANS LES ECOLES DES MINES

La recherche « orientée », charnière entre connaissance et action. Voici la définition qu'en donne Pierre LAFFITTE, Sous-Directeur de notre Ecole. Ce type de recherche allie théorie et pratique, soif de la connaissance et désir d'action ; elle est la plaque tournante du dialogue entre scientifiques théoriciens et industriels pragmatiques, le relais entre Université et Industrie, la charnière entre connaissance et action.

Il comble le vide entre la recherche fondamentale et la recherche industrielle proche de la mise au point de fabrication. La recherche orientée forme des animateurs de recherches efficaces : alors qu'il n'existe encore que trop peu d'Ingénieurs bien rompus aux problèmes de la recherche moderne et trop peu de Scientifiques raisonnant en industriels.

C'est dans ce but que les Ecoles des Mines ont créé des Centres de recherche dont les dimensions ont été limitées à celles de 4 ou 5 équipes travaillant sur des sujets voisins, chaque équipe de 15 à 20 chercheurs étant encadrée par un responsable et cinq chercheurs déjà confirmés. Le flux de renouvellement doit-être de 20 % environ par an, pour éviter le manque de dynamisme résultant d'un vieillissement.

L'axe de recherches qui convient le mieux se place dans les domaines charnières pluridisciplinaires. Il n'est choisi que lorsqu'il a retenu l'attention d'une Agence de l'Etat ou d'une branche industrielle.

Le financement de tels Centres doit comporter une partie provenant du budget propre des Ecoles et une partie provenant de contrats.

Telle est la politique des Ecoles de Paris et de Saint-Etienne — celle de l'Ecole de Nancy étant comparable : un texte du Directeur des recherches de l'Ecole des Mines de Paris, M. Pierre LAFFITTE, en donne les traits essentiels — En voici des extraits.

LA POLITIQUE DE RECHERCHE DANS LES ECOLES DES MINES
P. LAFFITTE 18/2/1968

Quelques principes et préceptes

Un grand nombre d'idées et d'opinions concernant la Recherche Scientifique a été exprimé, commenté, imprimé. Pour éviter de reprendre ce que d'autres ont fort bien écrit, il vaut mieux se borner à une synthèse résumée sous forme de principes d'action.

Ceux-ci s'appuient sur des observations nombreuses qu'il serait hors de propos, fastidieux et délicat d'énumérer ici. Ils s'appuient sur des expériences faites en France ou hors de France. Ils s'appuient enfin sur des convictions d'ordre moral ou philosophique. De ces principes, on a tiré des règles et préceptes concrets ; les voici, sous forme d'un décalogue.

1°) Synthèse connaissance - action : La recherche «orientée»

Les Scientifiques sont poussés par deux mobiles : la joie de connaître et le désir d'être utile. Les « efficaces » et les hommes d'action prônent le deuxième. Les « purs » et les contemplatifs la première. On les oppose souvent. Soif de connaissance et utilité sociale peuvent se combiner ; c'est le cas pour le type de recherche que nous appelons la Recherche orientée, qui allie théorie et pratique, soif de connaissance et désir d'action.

2°) Le personnel de recherche orientée, plaque tournante du dialogue.

Un scientifique théoricien et un industriel pragmatique ne parlent pas la même langue et ne partagent pas le même système de valeurs. Sens des mots, échelles de valeurs, mais aussi habitudes et préoccupations, tout est différent. C'est la raison pour laquelle on parle beaucoup de la liaison Université Industrie qui pour s'établir, a besoin d'un relais, d'un terrain intermédiaire et favorable. Une équipe de recherche orientée constitue un tel relais. Ses membres peuvent mettre l'industriel au courant des activités des théoriciens, en se servant du langage et des échelles de valeurs adéquats, les besoins industriels.

Un dialogue sans relais ni intermédiaire est souvent illusoire; des efforts nombreux et divers ont été effectués en ce sens depuis quelques années ; leurs faibles succès sont une preuve à mon avis, de la nécessité dans bien des cas, d'avoir d'autres structures de dialogue et en particulier de disposer de relais. Nos équipes de recherche doivent constituer de tels relais et l'on voit que ce deuxième précepte résulte du même groupe de préoccupations que le premier. Il en est de même du suivant.

3°) Former des Ingénieurs chercheurs.

Répétons-le, la recherche souvent très proche de la mise au point de fabrication qui s'effectue dans l'industrie, et la recherche fondamentale n'ont que fort peu de ressemblances. Les objectifs et la philosophie de l'action entreprise sont très éloignés ; les méthodes sont différentes ; enfin les hommes qui ont en charge ces deux types de recherche, conditionnés par ces différences, sont, en outre, mal préparés à se comprendre. Il n'existe encore que trop peu d'ingénieurs bien rompus aux problèmes de la Recherche moderne et trop peu de Scientifiques qui raisonnent en industriels.

Il faut pour combler ce vide former les animateurs des services de recherche qui sont chaque jour plus nombreux. Or, diriger une recherche est un métier qui d'année en année devient plus difficile.

Pour l'avenir scientifique d'un pays cette remarque est essentielle. On connaît le coût croissant des recherches. Mais tous les scientifiques savent que les résultats ne sont pas toujours proportionnels aux dépenses et savent que la qualité des résultats dépend certes des moyens mis en œuvre, mais surtout de la valeur du « patron ». Beaucoup d'industriels constatent que tel Centre qui dépense 10 millions par an avec un encadrement excellent fournit plus de résultats utiles que tel autre dont l'encadrement est bon, mais moins que le précédent, et qui dépense 20 millions par an...

Il devient certain que les sommes consacrées ne doivent plus constituer le seul indicateur de l'effort de recherche scientifique. Pour être exact, il faudrait les affecter d'un facteur multiplicateur qui peut se trouver supérieur, égal ou inférieur à 1. L'importance de ce paramètre augmente. La qualité des animateurs continue à en être l'élément essentiel. J'affirme même (sans preuve bien entendu, mais quelles preuves apporter?): seuls les pays qui auront su mettre en place des animateurs de centres de recherche spécialement efficaces pourront conserver une place la course au progrès. [Cela ne peut se prouver mais on peut raisonner par analogie : Un exemple entre autres: Il existe en 1967 une grande industrie du pétrole en France. Certes les facteurs financiers ont joué pour la créer. Mais c'est surtout parce que la France a su mettre en place des animateurs de valeurs aux postes où ils étaient nécessaires en 1945 que le résultat est là.]

D'où l'importance fondamentale que les Ecoles des Mines ont accordé à la formation de tels animateurs de recherche. Cette importance est telle que d'ici peu d'années l'effectif d'animateurs de recherches formé chaque année au niveau post-diplôme dans les Centres de Recherches des Ecoles des Mines sera supérieur à celui des ingénieurs diplômés qu'elles forment. C'est d'ailleurs dans cet esprit que pourront être développés les recrutements à partir d'ingénieurs diplômés d'autres Ecoles françaises ou étrangères ou de diplômés des Facultés.

4°) Domaines frontières et charnières, Axes de recherche privilégiés.

Les domaines charnières entre deux Sciences ou entre Sciences et Techniques, ceux qui nécessitent la maîtrise de plusieurs, disciplines, sont souvent moins explorés et, partant, sont riches de promesses....

Or il se trouve que le cycle d'enseignement que suivent les des Grandes Ecoles, tant en classes de préparation qu'à l'Ecole, est particulièrement propice à la formation de chercheur dans les domaines charnières pluridisciplinaires. D'où un de choix préférentiel qui s'impose pour les axes de recherche des centres qui peuvent aisément recruter des Ingénieurs diplômés de Grande Ecole.

Il va de soi, que indépendamment de ce critère, d'autres viennent. Parmi eux, il convient de citer l'existence de moyens matériels particuliers déjà en place, la présence, dans le corps enseignant, d'hommes de très haut niveau et spécialisés dans telle ou telle branche. Enfin l'existence d'entreprises françaises dynamiques, susceptibles de faire passer les fruits de la recherche au stade développement, est un point très important qui souvent guide les orientations de nos axes de recherche.

Associer financement propre et contrats de recherche, dans une proportion adéquate.

On pourrait croire qu'il s'agit là non d'un principe mais d'un moyen. Il n'en est rien dans notre esprit. Si aucun financement extérieur n'est assuré cela provient de ce que les liaisons extérieures sont insuffisantes (il faut donc les améliorer) ou de ce que les thèmes de recherche n'intéressent personne. Auquel cas, convenons qu'il faudrait une forte dose d'optimisme pour considérer que tout le monde (y compris les comités scientifiques de la DGRST, du CNRS, la DRME, etc.) a tort et aura tort longtemps et que l'on a raison tout seul... Cela peut arriver, mais c'est rare et ne peut être érigé en règle. Par contre, nous adoptons, sauf exception, une règle d'action simple que l'on peut énoncer ainsi :

Tout axe de recherche avant d'être choisi doit avoir retenu l'attention, d'une Agence de l'Etat ou d'une branche industrielle, et doit pouvoir au moins à moyen terme donner naissance à des activités concertées voire cofinancées.

En moyenne, et en régime de croisière, le financement d'un Centre doit comporter une partie provenant du budget propre des Ecoles et une partie provenant de contrats, selon les proportions de deux tiers sur budget de l'Ecole et un tiers extérieur, ou de moitié - moitié.



L'équipe de direction de l'Ecole des mines de Paris en 1973 ; de gauche à droite, Edouard TINCELIN (directeur des études du cycle ingénieur civil des mines à partir de 1971, il avait remplacé Lucien VIELLEDENT, nommé directeur de l'Ecole des mines de St Etienne), Raymond FISCHESSER, Pierre LAFFITTE (n° 2 de l'Ecole et responsable de la formation des ingénieurs du corps des mines) et Michel TURPIN, directeur de la recherche.


EXTRAIT DE L'ORGANIGRAMME DE L'ECOLE DES MINES DE PARIS (1968)
TITRE IV - ORGANISATION DE LA DIRECTION DES RECHERCHES

La Direction des Recherches comporte un organe de direction et des Centres de recherche et des services intercentres.

ORGANE DE DIRECTION (Direction des Recherches stricto sensu):



CENTRES DE RECHERCHE (Liste des Centres et de leurs animateurs) :




(C) Photo MINES ParisTech

Jean OSSARD (ci-dessus) était affecté à la direction des recherches de l'Ecole des mines jusqu'en 1968. Pierre LAFFITTE lui demande alors d'être le premier directeur d'ARMINES, un outil essentiel pour gérer la recherche partenariale de l'Ecole des mines de Paris, puis de l'ensemble des 6 Ecoles des mines. Ossard décède en 1995 d'un cancer, et son adjoint Michel VERGNAUD, qui devait lui succéder, décède lui-même dans un accident de moto. Dans ces circonstances difficiles, Benoît LEGAIT est appelé en 1995 à assurer l'intérim dans les fonctions de directeur d'ARMINES, avant de devenir lui-même directeur de la recherche de l'Ecole des mines de Paris, puis en 2001 directeur de l'Ecole.

En 1996, Pascal IRIS (ing. civil des Mines, Nancy, 1972) prend la direction d'Armines.

En 1984, Jean OSSARD avait également créé TRANSVALOR SA pour valoriser les brevets des Ecoles des mines. Cette filiale d'Armines sera réorientée au début des années 2000 vers la maturation et le développement industriel et commercial de logiciels scientifiques selon deux approches : développement de projets en interne, avec maturation initiale puis création de business units dédiées au sein de l'entreprise ; participation au capital et à l'administration de spin-off. En 2010, avec près de cinquante salariés pour un chiffre d'affaires de 5,2 millions d'Euros, Transvalor gère plusieurs opérations à différents niveaux de maturité, et des participations dans trois spin-off.