Marquis Etienne de DRÉE (1760-1848)

Né à Roanne, le 25 février 1760. Mort à Paris, le 9 avril 1848.
Fils de Gilbert, Marquis de Drée et de Valentine-Adrienne de Latre de Neuville.

Epoux de Alexandrine de Gratet de Dolomieu (1767-1850). Un de ses descendants, Guillaume de Drée, a vendu en 1918 à Alfred Lacroix des carnets, notes de travail et correspondances de Déodat de Dolomieu, cédés ensuite aux Archives de l'Institut. Une fille du marquis Etienne de Drée épousa M. Gely de Montcla.

D'abord officier (1777), Etienne de Drée se retire au moment de la Révolution à Curbigny.
Il fait une carrière politique : membre de l'assemblée provinciale du Beaujolais (1789), commissaire du roi pour la formation du département de Saône et Loire (1790), membre du directoire du département (1785), conseiller général (de 1800 à 1837). En mai 1815, il est élu représentant de la Saône et Loire à la Chambre des Cent-Jours (non réélu). En 1828, il est élu député de Saône-et-Loire (centre-gauche). Il est réélu à 2 reprises et se retire en 1837.

En outre, il était minéralogiste, géologue et agronome. Il a écrit un Mémoire sur l'amélioration de la race bovine du Charolais.


Citation du livre de Louis Aguillon : Notice historique sur l'Ecole des Mines de Paris, 1889 :

Le marquis de Drée avait épousé Alexandrine, soeur de Dolomieu ; il avait recueilli les collections du célèbre géologue et notamment une collection de roches et pierres de 1.800 échantillons, et l'autre de produits volcaniques de 1.600 échantillons réunis par Dolomieu lui-même. Le marquis de Drée s'était occupé avec passion, pendant quarante ans, à rassembler des échantillons minéralogiques de choix et surtout très caractérisés au point de vue cristallographique. Dès 1810, il avait offert de vendre à l'administration sa collection qui comptait déjà, à cette époque, 13.750 échantillons dont 6.300 de minéralogie pure, non compris les pierres précieuses taillées et gravées; le conseil général des mines avait, à cette époque, vivement recommandé cet achat. Lorsque l'administration se décida à cette acquisition, à la mort du marquis, la collection fut expertisée par Cordier, de Bonnard et Dufrénoy, assistés de l'expert Roussel, qui convinrent des prix suivants :

14.576 minéraux à 78.055 fr.
4.379 roches 2.239 fr.
25 meubles et modèles 2.010 fr.
Total : 82.304 fr.

Estimation de 25 % en plus pour les minéraux en collection
19.513 f,75
Total : 101.817 f,75

En 1807 le marquis de Drée avait déjà cédé à l'École [des Mines] une série d'environ 500 échantillons provenant de la collection des produits volcaniques réunis par Dolomieu.

Il a été publié en 1811 et 1814 deux catalogues de cette collection célèbre. Le premier donnait une description détaillée, avec planches, des pierres fines taillées et gravées et des meubles d'art qui en faisaient partie. L'achat fait par l'Etat en 1845 ne comprenait pas ces trois parties de la collection qui firent l'objet de ventes distinctes. [Concernant le rachat d'une partie de la collection de Drée à Heuland en 1843, voir biographie de Armand Levy].

La moitié environ de la collection de Drée fut donnée à divers établissements à raison des doubles qui se trouvaient dans les collections de l'École des mines.