Jean Marie Frederic DELAFOND (1844-1933)

Né le 2/2/1844 à Igé (Saône et Loire). Fils de Benoit Delafond, percepteur, et de Sébastienne Brulé. Son épouse décède le 18 mars 1914. Trois enfants : deux filles, un garçon. Frédéric Delafond est décédé en novembre 1933. Sa petite-fille Anne-Marie APPERT épouse Henri MARION le 23/10/1923.

Il est décrit dans le registre matricule de Polytechnique comme suit : Cheveux noirs - Front bombé - Nez épaté - Yeux noirs - Bouche moyenne - Menton rond - Visage ovale - Taille 159.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1862, entré classé 3ème, sorti classé 2ème sur 128 élèves) et de l'Ecole des mines de Paris. Corps des mines. Sorti classé 2ème de l'Ecole des mines le 13/6/1867, il en devint le directeur le 1 Juillet 1909, poste qu'il occupe jusqu'à sa retraite le 1er août 1914. Président de la Commission du grisou le 1er octobre 1911. Commandeur de la Légion d'honneur le 8 janvier 1913.


COMPTE RENDU SOMMAIRE DES SÉANCES de la SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE
Séance générale du 28 mai 1934.

PRÉSIDENCE DE M. LÉON LUTAUD, PRÉSIDENT DE 1933.

Publié dans les Compte-rendus sommaires des séances de la Soc. Géol. de France, no 10.

M. Léon Lutaud prononce l'allocution suivante :

MES CHERS CONFRERES,

Dans l'esprit de notre Compagnie, la séance générale annuelle est surtout consacrée au souvenir et aux méditations rétrospectives : elle nous donne l'occasion de résumer le bilan d'un passé et de brosser un rapide tableau de ce que l'année précédente a pu nous offrir d'heureux, ou d'affligeant. Aussi vos règlements ordonnent-ils, en vue d'une telle tâche, que le Président défunt ressuscite pour un jour et comparaisse devant vous, en tant que principal coupable.

Mon premierdevoir, vous le savez, est de vous rappeler les noms et l'oeuvre de ceux qui nous ont été enlevés : quinze de nos membres sont décédés au cours de l'année 1933.

Vous avez tous connu et admiré la belle vieillesse de Frédéric DELAFOND qui, au début de l'année dernière, suivait encore nos travaux. Il était, ou peu s'en faut, notre doyen, étant entré à la Société en 1873. Il est mort à 90 ans, après avoir parcouru une belle carrière, tant au point de vue scientifique qu'administratif. Ai-je besoin de vous rappeler ses remarquables travaux sur le Bassin houiller et permien d'Autun et d'Epinac; le mémoire classique, publié en collaboration avec Ch. Depéret, sur les Terrains tertiaires de la Bresse ? En 1921, encore, à 78 ans, il donnait dans notre Bulletin un article très remarqué sur la Tectonique du Massif Central.

Inspecteur général des Mines, il a eu la lourde tâche de diriger l'Ecole nationale supérieure des Mines de Paris, où son action s'est fait sentir de la manière la plus vigoureuse, notamment en y maintenant la noble tradition qui veut que la Géologie n'y soit pas seulement considérée comme une technique professionnelle, mais aussi comme un objet de recherches scientifiques originales, perpétuant ainsi l'exemple donné par tant d'éminents « mineurs ». Vous l'avez élevé à la Présidence de notre Société en 1924 : son passage à cette place a été marqué par une rare activité en faveur de notre maison. A ce moment, la question du local se posait avec une acuité sévère : elle n'a pas encore été résolue, certes, mais F. Delafond a voulu en asseoir les bases, je veux dire nous donner les possibilités d'assurer pour longtemps la sécurité et l'indépendance de notre groupement. Il a pensé que si l'oeuvre poursuivie ici était indispensable an développement matériel des applications industrielles, celles-ci, qui se fondent sur nos découvertes, se devaient de concourir à assurer le lendemain d'un organisme scientifique indispensable à leur perfectionnement. Pendant un an, et avec le plus grand succès, F. Delafond, malgré son âge, a conduit une croisade parfois ingrate, mais profitable pour nous; et nous lui sommes redevables de la création d'un fonds important qui, aujourd'hui, contribue à nous donner les possibilités de défendre ou de trouver notre toit. Vous avez reconnu cette oeuvre en nommant Delafond membre perpétuel. Tout cela a été fait avec cette tranquille méthode, cette clarté d'esprit, cette persévérance courtoise et tenace, qui étaient les caractéristiques et la force de Delafond : jusqu'en ces dernières années, il venait fréquemment à nos séances et à notre Conseil, y apportant le solide bon sens d'un vieux Bourguignon, resté très attaché à ses vignes d'Igé et à sa terre du Beaujolais, où il a voulu reposer pour toujours.


Voir le règlement de l'Ecole des mines de mai 1914



Delafond, élève de Polytechnique
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