Henri DALENS (décédé en 1997)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1943). Ingénieur civil des mines.


Mines, Revue des Ingénieurs, Juillet 1997

Allocution prononcée, à ses funérailles, par E. MAURIN, président d'honneur de l'Amicale des anciens élèves.

C'est, mon cher Henri, avec beaucoup d'émotion et de tristesse, au nom de notre vieille amitié née il y a 53 ans à l'Ecole des Mines de St-Etienne, mais aussi au nom de tous les anciens Elèves dont je suis le Président d'Honneur, que je me dois aujourd'hui de porter témoignage de ta vie. Tu l'as si magnifiquement réussie tant sur le plan familial que professionnel.

Nous sommes tous deux originaires de Marseille. Nous nous sommes connus en taupe où tu me précédais d'un an. Tu as été admis en 1943 et quand s'est posée pour moi, un an plus tard, la question de savoir si je devais intégrer l'Ecole, c'est tout naturellement vers toi que je me suis dirigé pour avoir un avis. Merci de ce précieux conseil et de toute l'amitié que tu m'as témoignée en devenant mon parrain de promotion.

Tu avais déjà passé un an, si j'ose dire, à l'Ecole, car la résistance s'était tout naturellement imposée à toi. J'ai relu ces dernières semaines le récit de vos dangereux périples en compagnie du BARBU, tels qu'ils ont été relatés par Géo MESMEUR.

Puis ce fût ton départ pour les Houillères de Lorraine et ton mariage avec Andrée auquel j'ai eu le privilège d'assister en compagnie de Janou.

Nos routes paraissaient alors diverger car j'avais pu rester aux Houillères de Provence. Mais nous n'avons jamais perdu le contact car les vacances ramenaient toute votre famille à St Cyr puis à Port d'Allon alors que nous étions basés à La Ciotat.

J'évoque avec nostalgie ces journées de détente passées ensemble.

Ta carrière qui s'est entièrement déroulée aux Houillères de Lorraine fût brillante.

Très vite ta bonhomie mais aussi ta rigueur t'ont fait distinguer par les services du personnel. On dit maintenant direction des relations humaines. Je suis sûr que ton comportement dans cette fonction a beaucoup participé à ce changement de titre. Il est vrai que ton accent était chantant, ce qui invitait à la discussion franche. Mais il était aussi rocailleux, ce qui marquait de façon ferme les limites que tu n'accepterais jamais de dépasser. Grâce à ces qualités techniques et humaines tu as accédé dans les dix dernières années de ta carrière au poste de Directeur des Services Sociaux. On te doit la réalisation de l'Hôpital de St-Avold, la réorganisation de tous les hôpitaux des Houillères et le contrôle méritoire des Services de Sécurité Sociale Minière.

C'est dans ce bassin minier que tu m'as accueilli avec tant d'amitié et nous avons travaillé ensemble pendant 8 ans en pleine confiance.

Puis vint l'heure de la retraite. Tu l'as prise à Paris au moment où je venais moi-même d'y être affecté.

Et nous n'avons pas cessé de nous rencontrer l'été lors de vos séjours à Port d'Allon. Malheureusement ton état de santé s'est progressivement détérioré. L'an dernier encore nous avons constaté combien tu savais faire face comme toujours avec courage et détermination dans cette lourde et longue épreuve, comme tu l'as toujours fait dans ta vie familiale et professionnelle. Tu as accepté chrétiennement les souffrances physiques en conservant une lucidité qui force l'admiration.

Pardonnez moi Andrée de ne pas vous avoir suffisamment associée à l'éloge mérité que je viens de faire à Henri. Vous avez toujours été son rayon de soleil. Je vous adresse, ainsi qu'à vos enfants et petits-enfants, mes plus amicales condoléances.

A toi Henri, je dis la fierté des Anciens Elèves de l'Ecole des Mines de St-Etienne pour ta magnifique carrière et tes mérites qui furent nationalement reconnus par ta nomination au grade de Chevalier de l'Ordre National du Mérite.

Adieu notre Ami.