Alfred de CLAUSONNE


de Clausonne en 1889, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Ancien élève de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1886-1889). Ingénieur civil des mines.


Publié dans le Bulletin de l'association des anciens élèves de l'Ecole des Mines (1907)

La triste nouvelle que nous avons mission d'annoncer ici surprendra péniblement tous les camarades qui ont connu celui qui vient de disparaître, et tout particulièrement ceux qui fréquentaient notre école aux environs des années 1886-1889. Presque tous sont encore présents à l'appel, et déploreront avec nous de voir s'accroître la liste déjà trop longue de ceux que nous avons accompagnés de nos regrets impuissants, que nous avons vus arrêtés en pleine carrière, alors que nous avions l'espoir de les compter longtemps encore parmi les amis et les soutiens de notre Association.

Alfred de Clausonne était toujours resté le camarade aimable et courtois, de commerce charmant et plein de douceur, de belle allure en même temps, tel que nous l'avions connu à l'école, et sa robuste santé lui donnait ce privilège d'un abord agréable et sympathique qui rend plus pénible le contraste avec sa brusque disparition, causée par une de ces maladies accidentelles qui semblent déjouer à plaisir les plus sûres prévisions de longévité.

La carrière, trop courte, de notre camarade A. de Clausonne, était déjà bien remplie, et tout faisait espérer qu'il aurait encore rendu de grands services au mouvement scientifique et fait longtemps honneur à notre Association.

Sorti de l'École des Mines en 1889, A. de Clausonne est entré à l'Institut électrotechnique de Liège, en vue de compléter ses études au point de vue de l'électricité. Ses travaux consciencieux le mirent à même d'aborder, par la suite, ces problèmes ardus qui se trouvèrent à l'ordre du jour, et d'aider à la solution première de ces grandes questions qui commençaient alors à se poser : la transmission de la force par l'électricité, et ses utilisations industrielles. C'est ainsi qu'il entra comme ingénieur au service de la transmission chez MM. Sautter et Harlé, et s'occupa d'études et de constructions de machines, d'appareils de levage et de transports électriques, et étudia notamment la première organisation des tramways de Marseille.

Plus tard, à la Compagnie française Thomson-Houston, il continua ses travaux et fut plus particulièrement chargé des affaires de transmission d'énergie et de leur application aux tramways.

Il fut ensuite ingénieur, chef du service des tramways de la Société Industrielle des moteurs électriques et à vapeur, et mit sur pied l'organisation d'une de nos importantes lignes de tramways parisiens, celle de la Madeleine à Courbevoie, à Puteaux et a Neuilly.

En 1897, il entra comme ingénieur en chef des services électriques de la Compagnie générales des voitures a Paris et se livra à diverses études et à des essais dont les mérites furent très sérieux, et qui furent le point de départ des mesures prises par les Compagnies de transport pour aboutir à l'institution des fiacres automobiles dont nous avons tant à nous féliciter aujourd'hui.

Sa grande compétence en la matière qui avait toujours fait l'objet de ses études l'avait fait nommer membre du Comité d'admission de la classe 30, groupe VII à l'Exposition universelle de 1900.

Enfin, en 1902 il avait été nommé ingénieur-conseil de la Compagnie générale des voitures à Paris.

Toute cette besogne a été accomplie sans bruit, avec une modestie qui rehausse l'éclat des états de services de notre regretté camarade. Ses maîtres et ses amis s'unissent dans un adieu ému et nos jeunes générations d'ingénieurs trouveront dans cet exposé de la vie - trop brève - d'un de leur aînés, un exemple et une émulation.

H. COUTROT.