Antoine Louis CHAUMONT de la MILLIÈRE (1746-1803)

Il a maintenu dignement, à la tête de l'administration des ponts et chaussées, de 1781 au 10/8/1792, les traditions d'honneur et de dévouement aux intérêts généraux qu'avaient laissés les deux Trudaine. En 1787, il a, en plus de ses responsabilités sur les ponts et chaussées, eu la responsabilité d'Intendant général des mines, minières et substances terrestres, auparavant confiée à Douet de la Boullaye.

Son portrait, don de Mme Héron de Villefosse sa fille, existe à l'École des ponts et chaussées et son nom mérite de rester dans la mémoire des ingénieurs.

Il a publié en 1790 et 1791 plusieurs mémoires sur l'organisation du service des ponts et chaussées, et a contribué puissamment à défendre le Corps, au milieu de difficultés incessantes créées par les agitations politiques et le renversement de toutes les anciennes institutions du pays. C'est à son action que sont dues les deux lois de février et août 1791 qui ont organisé, sur des bases fortes et durables, l'administration et le corps des ponts et chaussées.

Louis XVI disait que la Millière était le plus honnête homme du royaume et lui offrit deux fois, en 1787 et en 1790, le poste de contrôleur général des finances après Calonne et Necker, mais sans pouvoir vaincre sa résistance.

La Millière est mort en 1803 après avoir échappé, non sans peine, aux dangers de la Révolution. Il a été enterré au cimetière Montmartre.

Après cet administrateur, le service des ponts et chaussées forma une simple division au ministère de l'intérieur, et ce n'est qu'à partir de l'année 1800 que la direction générale fut rétablie dans les mains de Crétet, à qui l'on doit le décret organique du 7 fructidor an XII (25 août 1804).

De 1806 à 1817 ces fonctions ont été successivement occupées par trois hommes politiques connus à d'autres titres : de Montalivet père, le comte Molé et le baron Pasquier. On peut noter dans cette période :

La loi du 16 septembre 1807 sur le dessèchement des marais et les indemnités dues pour l'exécution des travaux publics ;
La loi du 8 mars 1810 sur l'expropriation ;
Et le décret du 16 décembre 1811 sur le classement, l'entretien et la police des routes.