Louis Charles François BOUDENOOT (1855-1922)

Photo Ass. Nat.

Né le 3/5/1855 à FRUGES (62) ; décédé le 22/10/1922 à FRUGES (Pas de Calais). Fils de Charles Francois BOUDENOOT et de Julie Francoise LECUEG.

Ancien élève de l'Ecole Polytechnique, promotion 1876 (entré classé 8eme, sorti 33eme) et de l'Ecole des Mines de Paris, promotion 1878 (entré le 19/10/1878 classé 2, sorti le 8/6/1881 classé 5). Ingénieur civil des mines. Voir son bulletin de notes.
Licencié en droit (avant son entrée à Polytechnique).

Député (62) de 1889 à 1901 (réélu en 1893 et en 1898, cette dernière fois sans concurrent). Elu sénateur en 1901, réélu en 1909 et en 1920, toujours au premier tour (inscrit au Groupe de l'Union républicaine).

Il collabora au "Mémorial artésien", devint secrétaire de rédaction du "Portefeuille économique des machines" et des "Nouvelles annales de construction", fit partie du comité de la Société des ingénieurs civils et fut secrétaire du Congrès international de mécanique appliquée. En 1884, il fit la promotion de la distribution de la force pneumatique à domicile au moyen de l'air raréfié.

Comme conseiller général du Pas de Calais (canton de Fruges) à partir de 1885, il se battit pour l'adoption d'un chemin de fer à voie étroite. A partir de 1889 il eut une activité très importante à la Chambre, et plus tard au Sénat. On lui doit en effet un grand nombre de rapports sur les chemins de fer, les postes, la télégraphie militaire. Il fit voter la loi de 1898 sur la révision du cadastre.
En 1906, il approuve la séparation de l'Eglise et de l'Etat. A la fin de sa vie, il s'intéresse aux armées, aux alcools, aux établissements pénitentiaires.

Il était par ailleurs président des mines de Carvin.


Boudenoot, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP


Extrait du bulletin de l'association des anciens élèves de l'Ecole des Mines, oct.-nov.-déc. 1922 (aimablement communiqué par M. André GRANDJEAN, délégué général de l'association des anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris) :

Extrait de l'allocution prononcée par M. Léon Bourgeois, Président du Sénat

... Boudenoot s'était formé à la forte discipline de l'Ecole Polytechnique ; il en était sorti dans les premiers rangs pour entrer à l'Ecole supérieure des Mines ; c'est là que s'achève sa préparation à la science de l'ingénieur où il devait manifester immédiatement sa maîtrise intellectuelle et sa haute valeur pratique. Nul n'a oublié, dans le monde scientifique, ses études si originales sur la distribution de la force à domicile au moyen de l'air raréfié, qu'il avait commencé à sa sortie de l'Ecole et qu'il publia 4 ans plus tard. De nombreux articles donnés à divers journaux du Pas de Calais attiraient en meme temps sur lui , au point de vue politique, l'attention de ses concitoyens. A trente ans, il était conseiller général républicain de Fruges, son pays natal ; quatre ans après, en 1889, député de Montreuil sur Mer. Sa vie parlementaire devait se poursuivre pendant douze ans à la Chambre et pendant vingt-et-un ans au Sénat ...

... Aucune des grandes questions intéressant l'activité économique de la région du Nord ... ne lui furent étrangers. Ayant, pendant de longues années, administré de grandes entreprises industrielles, Boudenoot s'était révélé, en matière de mines, de transports, de finances, l'homme compétent par excellence.

A la commission des mines, à la commission des finances, ... , à votre commission de l'Armée et il était l'un des vice-présidents lors des tragiques événements de 1914... puis président de la commission de l'Armée en 1917.

Appelé à la vice-présidence de votre Assemblée en 1919 ... Boudenoot intervenait dans les délibérations du bureau sur le statut des fonctionnaires, l'état de nos finances, ...

Le 4 octobre il présidait encore votre commission de l'Armée ; le 22 il n'était plus.

...



Boudenoot, élève de Polytechnique
(C) Collections Ecole polytechnique

Boudenoot fut également président de divers conseils d'administration (Compagnie des voies ferrées d'intérêt local, Mines de Carvin) et administrateur des Mines de Bruay et de Kuhlmann.

Il fit un leg à l'Académie des sciences afin de créer un prix destiné tous les cinq ans à récompenser l'auteur du meilleur ouvrage propre à inspirer l'amour de la France.