Gilbert Bordonné (1929-2008)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1950). Ingénieur civil des mines.


Gilbert BORDONNE,
par Gil Garnier (Promotion 1950 de l'Ecole des mines de Nancy)

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Janvier/février 2009 N° 438.

C'est avec stupeur que j'ai appris le décès de Gilbert Bordonné. La semaine précédente encore, nous parlions de problèmes syndicaux ! Une crise cardiaque sans signe avertisseur le mardi 2 décembre 2008.

Gilbert était né à Metz en 1929. Il y avait fait ses études, en particulier pendant l'annexion de fait allemande. De famille modeste, il avait dû travailler comme surveillant au lycée pour financer sa prépa aux Grandes Écoles. Son courage et sa ténacité furent récompensés par l'entrée à la promo 50 de l'École de Nancy. Il dut faire son service militaire dans le génie de l'air avant d'être embauché aux Houillères du Bassin de Lorraine.

Affecté au Siège de Folschviller, il eût à exploiter un gisement en premier niveau, donc mal connu et grisouteux. Il y acquit une haute compétence, en particulier dans la recherche par sondage et dans le contrôle et la captation du grisou. Éboulements et venue d'eau ont complété ses capacités de mineur. Ces domaines d'expérience lui firent bientôt confier le Service Géologie du Bassin. C'est là que, rude débatteur, il participa aux négociations avec les Saarbergwerke sur l'amodiation qui permit aux H.B.L. d'exploiter le gisement de Warndt sous la Sarre.

Il fut ensuite promu au poste de Chef du Service Géologique Central des Charbonnages de France, à Paris. Dans ce domaine de compétence nationale, il fut un membre important de la Commission de mise à jour de l'inventaire des ressources nationales en combustibles solides. Il intervint également comme expert pour l'appréciation de l'exploitabilité et de la rentabilité des gisements où les Charbonnages de France envisageaient de prendre une participation, en Australie, en Colombie, en Afrique du Sud. Dans CDF-International, domaine de compétence rattaché au service, il fut en particulier consultant pour l'étude d'une possible liaison ferrée entre le Sin-Kiang Chinois et la Russie voisine, ainsi que pour une étude aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan. On le trouva donc aux quatre coins du Monde. À la retraite, il prolongea à titre personnel la présence française au sein de l'Association internationale des géomètres miniers à laquelle il avait participé à titre professionnel. Une occasion supplémentaire de parcourir le globe.

Ces activités ne l'empêchèrent pas de militer dans le domaine syndical. Dès sa présence à Folschviller, il participa aux diverses activités de la Confédération Générales des Cadres, jusqu'à devenir plus tard membre du Conseil d'Administration des Charbonnages et aussi représentant syndical français des Ingénieurs de la profession minière auprès de la Communauté Européenne à Luxembourg.

Après sa retraite il garda un large contact avec ses collègues et amis, en particulier au travers d'Amichar, (Anciens des Charbonnages et Bassins) et de l'Association des Anciens Élèves. Ces derniers temps de grosses difficultés circulatoires restreignaient ses déplacements. Il avait pourtant tenu à être présent à la réunion dans les Ardennes des Anciens des promos 48 à 51. Il restera pour nous tous le collègue d'une grande compétence et d'une forte personnalité et le camarade franc, sincère, serviable et discret.

Il avait épousé Monique en 1951, à l'École. Ils peuvent être fiers de la réussite de la famille qu'ils ont fondée (Normale Sup, Polytechnique, professeurs ...), endeuillée, hélas, par la perte de Denis, dans un accident d'automobile, et enrichie de nombreux petits-enfants. Il avait eu la joie de voir naitre son premier arrière petit-enfant.

À vous tous et plus spécialement à Monique, nous adressons nos biens sincères condoléances et l'assurance de notre chaleureuse amitié.

Adieu l'ami.

Gil Garnier (N50)