Pierre BAJAN (décédé en 2004)

Décédé le 24 avril 2004.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Nancy (promotion 1935). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Octobre/Décembre 2004.

Pierre Bajan et moi-même avons fait toute notre carrière d'Ingénieur aux Houillères des Cévennes. Durant mes années d'activité, j'ai eu à deux reprises l'occasion de travailler sous ses ordres.

Fils d'un médecin de campagne à Aignan dans le Gers, Pierre Bajan, né en 1912, rentre en 1935 à l'Ecole des Mines de Nancy. Trois ans après, à sa sortie, il est incorporé dans l'armée, suit les cours d'officier de réserve et devient aspirant. La guerre survient. Il participe au combat et est fait prisonnier. Il le restera quatre longues années dans un Hoflag en Allemagne. Libéré par la victoire des Alliés, il peut regagner la France et est embauché comme Ingénieur de Fond aux Houillères des Cévennes et est affecté à la Mine des Charbons demi-gras à Molières-sur-Cèze. Il est rapidement promu Ingénieur divisionnaire et prend en charge la Mine de Rochssadoule, une mine à problèmes qu'il faut réorganiser.

Débutant, je suis affecté presque immédiatement sous ses ordres. Grâce à sa fermeté et à sa vision claire des choses, il parvient à rétablir, non sans mal, une situation plutôt difficile. Nos carrières divergent alors. Il reste dans les Mines du Gard et devient Ingénieur Principal, chef du nouveau siège de Saint Loran, tandis que je suis affecté dans l'Hérault à Graissessac.

J'ai la bonne surprise de repasser sous ses ordres quelques années après lorsqu'il devient Chef du Secteur de l'Hérault. Il termine enfin sa carrière comme Chef du Service Commercial à Alès avant de prendre sa retraite en 1974.

Toujours actif, il partage alors son temps entre diverses activités : le Conseil Syndical de sa résidence à Montpellier, le tennis, le bridge, le cyclisme qu'il pratique jusqu'à 85 ans sur le littoral méditerranéen, sans oublier des vacances d'été dans sa chère résidence de Bagnères de Bigorre.

A tous ceux qu'ils l'ont connu, il laissera le souvenir de quelqu'un d'honnête, assez rigoureux sans complaisance envers lui et les autres. Il était à la fois réaliste et clairvoyant, ennemi du bluff et de la facilité, sans être cependant dépourvu de qualités humaines comme la compréhension et le souci d'autrui.

Je lui suis personnellement reconnaissant de m'avoir donné en début de carrière une formation quelquefois un peu rude, mais qui s'est avérée, à l'usage, de la meilleure qualité.

Pierre Bajan restera pour moi l'un de ceux dont je conserverai le meilleur souvenir.

Je termine ces quelques phrases en m'associant, ainsi que les Ingénieurs des Houillères des Cévennes à la douleur de ses trois fils et de leur famille et en leur adressant mes plus sincères condoléances.

Henri Serradell (Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne, promotion 1947)