Baron Marie-Maxence ANGLEYS (1958-2011)

Il avait épousé en 1986 à Saumur Blandine VIOTTE (née en 1961), dont 5 enfants nés de 1988 à 1996. Décédé le 25 février 2011. Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1979). Ingénieur civil des mines.

Il a d'abord travaillé chez Aluminium Pechiney, puis dans l'informatique chez Tektronix et Matra Datavision. A partir de 1995, il a contribué à créer des entreprises. Il a été partenaire à Leonardo Finance, puis VP marketing à NTX Research. Depuis 1998, il aidait des entrepreneurs à préciser leur business plan et à lever des fonds auprès de venture capital. Il a aussi été expert auprès de OSEO/ANVAR.


Biographie succincte, par Nicolas Ajacques.

MINES Revue des Ingénieurs, mai-juin 2011, # 453.

C'est sous le choc de sa disparition, si brutale et inattendue, que je prends la plume pour honorer le souvenir de Marie-Maxence Angleys, notre camarade, notre ami, pour moi presqu'un frère. Nos années de cohabitation, sur les bancs de l'école, puis rapidement dans le petit appartement que nous partagions Cours Fauriel, m'auront ouvert les yeux sur la chaleur, le profond sens de l'amitié et la droiture inébranlable que masquait un abord parfois jugé rugueux.

Marie-Maxence était tout d'abord un homme libre, de cette liberté construite sur le choix réfléchi et conscient de ses devoirs, des idéaux et des contraintes qu'il avait choisis. Sur cette liberté, il a construit une vie d'engagements : comment ne pas évoquer le scoutisme, dont il a embrassé toutes les étapes, qui a été pour lui un chemin d'honneur, de promesse et de camaraderie. Comment ignorer sa foi, qu'il aimait à partager, non seulement avec éloquence et conviction, mais par des actes de tous les jours, par lesquels il voulait témoigner d'une présence qui guidait sa vie, par une main toujours tendue vers l'autre avec un vrai regard d'humanité.

Marie-Maxence tenait son cap, avec ce calme et cette certitude qui si souvent le rendait joyeux. Me revient le souvenir de fou-rires à ses jeux de mots alambiqués déclamés sur un ton glacial, de ses imitations irrésistibles, de son entraînante bonne humeur dans ces fêtes dont il aimait l'éclat. Porté par cette bonne humeur naturelle, il avançait dans la vie comme sur ces chemins de montagne qu'il aimait tant parcourir, d'un pas régulier et serein, le regard porté vers le haut.

C'est dans ces randonnées sportives sans doute qu'il a façonné et durci le courage qu'il a manifesté tout au long de sa vie professionnelle qu'il avait choisie, là aussi, sans concessions. Après plusieurs postes en entreprise, il avait opté pour l'aventure de l'entreprenariat, accompagnant des petites et moyennes entreprises dans leurs plans de développement et soutenant leurs dossiers de financement. Frappé par la crise, il avait choisi de tenir, repliant la voilure avant de se résoudre à fermer, ce qu'il avait tenu à faire avec ordre et méthode. Malgré son engagement professionnel de tous les jours, il était resté disponible et très engagé à l'Association, dont il a été un support constant, ou à l'école où il aimait revenir enseigner, et où tous ceux qui l'ont connu ont tenu à exprimer leur reconnaissance de son dévouement.

Au moment de fermer cette page, toutes mes pensées vont vers sa famille, qui lui était si chère, vers sa femme et ses cinq enfants, si durement éprouvés et si unis et forts dans la douleur. Avec le mystère que porte son départ résonnent assurément les mots de Baden-Powell, qu'il avait gravés en lui et qui nous donnent à méditer: «Vous aurez d'avance pensé à tous les accidents et à toutes les situations qui peuvent se présenter ; ainsi vous saurez au moment voulu ce qu'il y a à faire et vous serez disposés à le faire».

Nicolas AJACQUES (E79)