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N° 128 - Juin 2017
TIC et/ou développement durable : le paradoxe écologique vécu par les utilisateurs
Par Angélique RODHAIN, Florence RODHAIN, Bernard FALLERY
Laboratoire Montpellier Recherche en Management – MRM, Université de Montpellier
et Jérôme GALY
Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier – LIRMM, Université de Montpellier
Dans les médias, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont souvent assimilées à des technologies « vertes » . Pourtant, la littérature révèle que le coût écologique de leur utilisation ne cesse de croître…
Face à ce paradoxe, la recherche exploratoire que nous avons menée a porté sur les modes d’utilisation des TIC par des personnes impliquées dans la cause écologique. Il ressort de l’analyse des entretiens que, d’une part, des stratégies sont mises en œuvre pour minimiser les culpabilités dues à un écart entre les attitudes écologiques et un comportement moins écologique en général, et que, d’autre part, l’utilisation des TIC donne lieu à des stratégies de déculpabilisation spécifiques.
En effet, en partie dématérialisées et consommables quasi à l’infini, les TIC portent en elles un caractère pour ainsi dire « magique » facilitant une vision idéologique de leur vertu écologique. Étant massivement utilisées aussi bien dans la sphère sociale que dans la sphère privée, elles deviennent porteuses d’éléments d ’identité : cela explique-t-il que même des personnes adoptant par ailleurs des comportements en phase avec leur conscience écologique n’envisagent pas d’en réguler leur consommation ?
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N° 128 - June 2017
Information and communications technology and/or sustainable development? The ecological paradox experienced by users
Angélique Rodhain, Florence Rodhain, Bernard Fallery,
Laboratoire Montpellier Recherche en Management (MRM, Montpellier University),
and
Jérôme Galy,
Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier (LIRMM, Montpellier University)
The media often greenwash information and communications technology, even though the latter’s environmental costs have never stopped rising. The research reported herein for exploring this paradox has focused on how persons committed to the environmental cause put this new technology to use. According to interviews with them, these persons have implemented strategies for minimizing the guilt sparked by the difference between pro-environmental attitudes and less environment-friendly behaviors – specific strategies are adopted to remove guilt feelings. Information and communications technology is partly dematerialized and can be consumed without limit. It is “magical” – at the wave of a wand an ideological vision is summoned up that presents this technology as being environmentally virtuous. Massively used in the social and private spheres, this technology conveys markers of a sense of identity. Might this explain why even persons who, in other matters, adopt behaviors reflecting their awareness of environmental issues can hardly imagine regulating their consumption of information and communications technology?
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N° 128 - Juni 2017
Tecnologías de la Información y de la Comunica-ción y/o desarrollo sostenible, la paradoja ecológica vivida por los usuarios
Angélique Rodhain, Florence Rodhain, Bernard Fallery,
Laboratorio Montpellier Investigación en Gestión - MRM (Universidad de Montpellier),
y
Jérôme Galy,
Laboratorio de informática, robótica y microelectrónica de Montpellier - LIRMM (Universidad de Montpellier)
En los medios de comunicación, las tecnologías de la información y de la comunicación (TIC) se consideran frecuentemente como tecnologías «ecológicas». Sin embargo, la literatura revela que el coste ecológico de su utilización no deja de aumentar…
Frente a esta paradoja, la investigación exploratoria que hemos realizado se ha centrado en los modos de utilización de las TIC por parte de las personas relacionadas con la causa ecológica. Del análisis de las entrevistas se deduce que, por una parte, se aplican estrategias para reducir la culpa sentida por la diferencia entre las actitudes ecológicas y un comportamiento menos ecológico en general; y, por otra parte, el uso de las TIC permite crear estrategias de «absolución de culpa» específicas.
De hecho, las TIC, en parte inmateriales y consumibles casi al infinito, llevan consigo un carácter por así decir «mágico» que facilita una visión ideológica de su virtud ecológica. Ya que se utilizan de forma masiva tanto en el ámbito social como en la esfera privada, son portadoras de elementos de identidad. ¿Puede esto explicar que incluso las personas que adoptan en otros contextos comportamientos que están de acuerdo con su conciencia ecológica no contemplen la posibilidad de controlar su uso?
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