Alphonse Frédéric SALANSON (1842-1908)


Salanson, élève de l'Ecole des Mines de Paris
(C) Photo collections ENSMP

Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (promotion 1861 ; entré classé 36ème) et de l'Ecole des Mines de Paris (promotion 1863 : entré classé 3 des élèves externes, breveté le 31/5/1866 classé 15). Ingénieur civil des mines.

Fils de Antoine Salanson, négociant, et de Louisa Féart.


Publié dans le Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris, octobre 1908.

M. Alphonse Salanson, dont les obsèques ont été célébrées à Saint-Philippe-du-Roule, à Paris, le 19 septembre dernier, avait été reçu à l'École Polytechnique en 1861 : démissionnaire à sa sortie en 1863, il suivit comme élève externe les cours de l'École des Mines de Paris, et en sortit en 1866 avec le brevet d'ingénieur civil. Après un court passage à la Société des bétons agglomérés Cognet, il entra en 1868 comme ingénieur à la Compagnie l'Union des Gaz, qu'il n'a jamais quittée.

Il fut envoyé à Strasbourg pour y surveiller la construction d'un grand gazomètre et d'appareils importants à l'usine à gaz de cette ville ; ces travaux étaient à peine terminés quand la guerre éclata. Salanson put quitter Strasbourg un peu avant l'investissement et fit courageusement son devoir pendant l'année terrible.

Le bombardement de Strasbourg détruisit presque complètement l'usine, anciens comme nouveaux travaux ; il fallut reconstruire cette usine et assurer le service de l'éclairage. M. Salanson s'y occupa avec ardeur ; puis il fut envoyé dans une autre usine de la Compagnie, à Gênes ; quelque temps après il était nommé directeur du gaz à Nîmes. Sa direction fut heureuse et sous lui cette usine prit un grand développement ; aussi, en 1887, fut-il appelé à Paris au Conseil d'administration de la Compagnie l'Union des Gaz ; il en devint président en 1900. Il s'occupait d'autres affaires industrielles et était membre du Conseil d'administration des Compagnies des Omnibus de Londres, des Ardoisières de l'Anjou, des Carrières de l'Ouest, de la Compagnie Gaz et Eaux dont il présidait le Conseil. Il était administrateur délégué de la Société civile des Mines de Saint-Remy, mines de fer importantes dans l'Orne qu'il avait amenées à une grande prospérité.

Membre de la Société technique du Gaz, il en a été élu président en 1891. Il a fait pour elle un grand nombre d'études, de rapports et mémoires dont plusieurs sont devenus classiques: sur l'épuration du gaz, sur les compteurs à gaz, sur les expériences de photométrie, sur l'écoulement du gaz dans les conduites et dans les réseaux de distribution, sur les moteurs à gaz, sur l'utilisation du gaz pour la force motrice, etc., etc. Il apportait dans ses études qui lui plaisaient une connaissance approfondie des mathématiques et de la thermodynamique, une grande adresse d'expérimentateur, une intuition profonde des lois générales, de vives facultés d'observateur et de critique.

Atteint à la suite d'un voyage en Angleterre d'un refroidissement, il a été enlevé le 15 septembre après une très courte maladie. D'un esprit vif et charmant, d'une intelligence supérieure, d'une bonté exquise, il ne comptait que des amis.

Il avait fait partie du Comité de notre Association de 1898 à 1902.

L. DE SAVIGNAC.


Voir aussi : Site de l'Association Française du Gaz

Premier X-Mines à devenir président de la Société technique, Alphonse Salanson entra en 1868 à la Compagnie «Union du gaz». Après avoir suivi quelques stages dans différentes industries, il débuta à l’usine de Strasbourg dont il suivit les transformations avec beaucoup de minutie, ainsi que les travaux de remise en état consécutifs à la guerre de 1870-1871.
La Compagnie l’envoya dans ses usines d’Italie, à Gênes et à Milan, où il s’occupa de la fabrication. Les travaux qu’il y effectua firent l’objet de différents mémoires. Il fut enfin nommé à la direction de l’usine de Nîmes.
Ses travaux portèrent sur des problèmes divers tels que la combustion des mélanges gazeux, le travail des moteurs, l’épuration, la photométrie, l’écoulement des fluides et les compteurs à gaz, ce dernier sujet ayant fait l’objet en 1881 d’une étude particulière.
Il entra en 1886 au Comité [de l'Association Française du Gaz]. Ses communications aux congrès lui valurent des prix de la Société en 1887, 1888 et 1890. Il était président du conseil d’administration de la Société Gaz et eaux et administrateur dans diverses compagnies, en particulier dans les compagnies minières lorsqu’il devint président de la Société Technique en 1890.