Henri ROBUCHON (mort en 1996)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1937). Ingénieur civil des mines.


Publié dans Revue des Ingénieurs MINES, juillet 1996

Le 23 avril 1996, nous apprenions la disparition de notre camarade et ami Henri ROBUCHON après une grave atteinte dont l'issue fatale ne pouvait faire de doute. Il abordait son 80e anniversaire.

Henri ROBUCHON était né en Vendée à Fontenay le Comte, dans une famille de gens de robe. Après des études secondaires brillantes, il alla préparer les grandes Ecoles à Poitiers et en octobre 1937, il entrait à l'Ecole des Mines de St-Etienne où il participa activement à la vie de l'école, préférant cependant le bridge et le ski aux manifestations plus bruyantes. Mais la guerre interrompit ses études et comme la plupart d'entre nous, il se retrouva en septembre 1939 à l'école d'application du Génie à Versailles. Après cette guerre éclair, il acheva ses études à St-Etienne en 1941.

Marié avant sa sortie de l'Ecole avec Gilberte Audibert, fille d'un médecin stéphanois, il commença sa carrière en Algérie, au Bureau de recherches géologiques et minières et il fut affecté à Ain Sefra puis à Colomb-Béchar. La guerre le rattrapa avec le débarquement américain de novembre 1942. Il fut mobilisé et fit la campagne d'Italie.

Démobilisé en France, il retrouvait son épouse, elle-même rapatriée d'Algérie avec deux enfants. Il fit alors un séjour de trois ans aux Mines de Blanzy, puis revint ensuite en Afrique du Nord mais cette fois en Tunisie à la Compagnie des Phosphates de Gafsa.

Ses quatre enfants étaient nés quand, en 1955, à 36 ans, sa vie fut bouleversée par un terrible accident qui le laissa handicapé des deux jambes. Son épouse dut faire face à des difficultés de tous ordres. Mais surtout elle le soutint dans cette épreuve qu'il parvint à dominer et il en ressortit grandi.

La vie sur le terrain lui étant interdite, il prit un poste au Commissariat à l'Energie Atomique, dans un service d'approvisionnement, poste qu'il assuma jusqu'en 1980.

Notre promotion 1937-1941 s'était dispersée pendant les années sombres. Patiemment, à l'initiative de notre Président Albert MOUNIER, des liens distendus avaient été renoués. Mais c'est à partir de 1982 que le ménage ROBUCHON intervint suscitant des voyages de promotion qui, au fil du temps, devinrent annuels. Gilberte initiait les voyages après concertation avec la promotion ; Henri qui se faisait un devoir de participer à tous, en assumait la logistique malgré son handicap. Nous avons alors découvert et apprécié « l'honnête homme » qui restait souriant, toujours soucieux des autres, surmontant de terribles douleurs qu'il confiait parfois aux plus proches. Il nous a quittés au moment où nous nous apprêtions à partir en Hongrie. Sans lui, ce voyage devenait impossible. Nous sommes très tristes de la perte de cet ami très cher que nous respections profondément.

Son épouse, ses enfants et ses petits-enfants savent que nous partageons leur chagrin.

Denis GRANJON (E 37)