Guy Alain PAILLOTIN (1940-2017)

Né le 1er novembre 1940 à Paris (8e). Décédé le 18 septembre 2017 à Brives sur Charente (Charente Maritime).

Fils de Robert PAILLOTIN et de son épouse née Irène SOKOLOVA.

Marié le 21 juin 1968 à Françoise Louise Andrée PAROTY. Enfants : Anne, Claire, Tatiana.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1960, classé 3ème sur 300 élèves français) et de l'Ecole des mines de Paris (classé 7ème sur 9 élèves du corps des mines). Corps des mines. Docteur d'Etat en Sciences physiques, 1974 (CEA et Univ. Orsay). Voir relevé de notes à l'Ecole des mines. Ingénieur général des mines de 1988 à 1996.

Le grand-père de Guy Paillotin était contre-maître à la SNCF, son père ingénieur chimiste, sa mère ingénieur née en 1914 à Saint-Petersbourg (Russie) était arrivée en France en 1934. Guy était fils unique.

Lorsqu'il entre à l'Ecole des mines, le sous-directeur Pierre LAFFITTE a autorisé les 3 premiers des 9 élèves du corps pour faire des recherches scientifiques : ce furent le major de promo Pierre FAURRE, le n°2 Bertrand COLLOMB et le n°3 Guy PAILLOTIN. En 1966, Guy décide d'entrer au CEA plutôt qu'au CNRS car cet établissement rémunérait mieux les jeunes chercheurs et l'intégrait dans son département de biologie afin de travailler sur la biophysique de la photosynthèse des plantes, sous les ordres de Eugène ROUX. Il suit alors les cours de Pierre-Gilles de Gennes. Il présente finalement une thèse sur les transports d'énergie dans l'appareil photosynthétique en 1974.

Au CEA il commence à grimper dans la hiérarchie, étant nommé en 1975 chef du service de biophysique. Toutefois, il finit par se lasser de la recherche trop fondamentale.

En 1982 survient une opportunité : Jean-Pierre Chevènement, qui avait été nommé ministre d'Etat chargé de la recherche et de la technologie, décide d'organiser son ministère autour de 3 directions, dont l'une, la direction du développement scientifique et technologique (DESTI), confiée à Maurice Allègre, X-Mines. Chevènement décide de recruter d'autres X-Mines dans son ministère. C'est ainsi que Roger PAGEZY devient directeur adjoint de ALLEGRE, et Guy PAILLOTIN son n°3 comme responsable des programmes mobilisateurs et du budget. Il est en relation avec Jean-Hervé LORENZI qui s'occupe des programmes mobilisateurs au cabinet du ministre.

Parmi les programmes mobilisateurs, Guy PAILLOTIN s'intéressait particulièrement à celui sur les biotechnologies animé par Pierre DOUZOU. Il fait alors la connaissance de l'INRA dirigé par Jacques POLY. Il sympathise rapidement avec POLY qui le fait nommer directeur général adjoint de l'INRA en 1984.

Guy PAILLOTIN, qui était officiellement resté en poste au CEA pendant toute la période où il était au ministère de la recherche, va donc le quitter pendant 5 ans (1984-1989) pour être le n°2 de l'INRA. Il réforme les procédures budgétaires et s'intéresse à l'avancement des chercheurs. Il augmente la visibilité de l'INRA, institution peu connue du public et des autorités lorsque PAILLOTIN y met les pieds.

Fin 1988, alors que Henri NALLET, ancien chercheur de l'INRA converti dans la politique, était devenu ministre de l'agriculture, se pose la question du renouvellement du mandat de Jacques POLY. L'INRA étant sous double tutelle du ministère l'agriculture et de celui de la recherche (dont le ministre était Hubert CURIEN), NALLET (qui n'aimait guère POLY et PAILLOTIN) a imposé le choix d'un autre patron en la personne de Pierre DOUZOU. Peu après le poste de n°2 du CEA (administrateur général adjoint) venant de se libérer alors que le directeur général était Jean-Pierre CAPRON, X-Mines, PAILLOTIN est nommé à ce poste. Peu de temps après sa nomination, CAPRON est remercié et PAILLOTIN devient l'adjoint du successeur,Philippe ROUVILLOIS, ancien major de l'ENA.

En 1989, il devient également président du Comité national d'évaluation de la recherche (CNER) qui venait d'être créé. Il exerce ces fonctions pendant 2 ans.

En 1991, le mandat de Pierre DOUZOU en qualité de président de l'INRA expire. PAILLOTIN n'est plus candidat pour le poste, contrairement à ce qui s'était passé 4 ans plus tôt. Christian BECLE, alors directeur général de la recherche au ministère de la recherche, est pressenti par CURIEN pour remplacer DOUZOU. Finalement, le cabinet de François MITTERRAND préfère nommer PAILLOTIN. Hubert CURIEN s'incline et nomme BECLE à la CNER.

Lorsque PAILLOTIN devient président de l'INRA, Hervé BICHAT en était directeur général. L'INRA était en réalité gérée par un collège de chefs de départements qui n'était pas contrôlé par la direction générale. PAILLOTIN restaure l'autorité de la direction générale. Hervé BICHAT devient directeur de la recherche et de l'enseignement au ministère de l'agriculture, et est remplacé par Bernard CHEVASSUS-AU-LOUIS (DG de l'INRA de 1992 à 1996).

Dans ces années de présidence, PAILLOTIN a eu à gérer 2 crises majeures : celle des OGM et celle de la maladie de la vache folle. Il fait créer un comité d'échique et de précaution, le COMEPRA. Après la nomination de Paul VIALLE comme directeur général de l'INRA en 1996, une réforme en profondeur de l'organisation de l'INRA est entamée. Toutefois, il doit combattre des résistances internes considérables sur des questions telles que la création du poste de directeur scientifique.

Guy PAILLOTIN a également exercé la présidence du CIRAD de 1992 à 1999. Il souhaitait fusionner l'INRA et le CIRAD

Après son départ de la présidence de l'INRA, il a été conseiller du haut commissaire à l'énergie atomique (1999-2000), conseiller du directeur général de l'INRA (1999-2007), président du conseil d'administration de l'agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE) (2002-2007).

Guy PAILLOTIN a aussi été :

Décoration principale : Officier de la Légion d'honneur