Maurice MELLET (mort en 2005)

Mort le 3/9/2005 à Aix en Provence.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Saint-Etienne (promotion 1937). Ingénieur civil des mines.


MINES, Revue des Ingénieurs, Novembre/Décembre 2005 :

Hommage prononcé à l'occasion de ses obsèques, par Eugène Maurin, le 3 Septembre 2005, dans l'église de La Madeleine à Aix en Provence.

C'est en mon nom personnel, - car nous nous connaissions depuis près de 60 ans et avons travaillé dans la même entreprise pendant plus de quarante ans - mais aussi de tous les anciens de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint Etienne, -puisque j'en suis le Président d'honneur -que je souhaite rendre témoignage de l'homme et de sa brillante carrière dans les mines de charbon de France.

Quand j'ai débuté en 1947 à Gardanne, tu étais déjà un jeune divisionnaire et j'ai été tout de suite subjugué par ton dynamisme et ton courage. Tu n'avais peur de rien ; non seulement des délégués syndicaux que tu affrontais quand ils voulaient entraîner les mineurs dans une grève, - solution que tu réprouvais, préférant toujours le dialogue- ; mais encore, lorsque tu intervenais, toujours en tête des opérations de sauvetage, parfois risquées, de mineurs ensevelis par un coup de toit. A ces qualités physiques, il faut ajouter une compétence technique, technique minière bien sûr, mais aussi dans le domaine de la mécanique et de l'hydraulique qui t'ont permis de devenir l'inventeur et le seul vrai père du "soutènement marchant à haute portance". Cette invention a largement contribué à la maîtrise des coups de toit mais aussi a eu des conséquences économiques puisque les Houillères de Provence, où cette technique était généralisée, ont été les dernières à être en activité dans le Bassin du Centre-Midi et que la dernière tonne de charbon produite en France l'a été dans une taille des Houillères de Lorraine équipée de ce dispositif.

Votre ménage a toujours été accueillant pour mon épouse et moi, et tandis que les maris se côtoyaient chaque jour à la mine, il nous arrivait très souvent de dîner ensemble. Vous avez eu 10 enfants, sans doute avec quelques problèmes, puisque vous en avez perdu un en bas âge, remplacé en nombre par une petite fille que vous avez entièrement élevée.

Quand j'ai quitté les Houillères de Provence, tu as continué ton chemin dans le Bassin du Centre-Midi où tu as eu les plus hautes fonctions : Directeur Technique de Centre Midi, puis Directeur des Houillères de Blanzy. Et c'est en retraite que nous nous sommes retrouvés à Aix en Provence.

Adieu Maurice. Je suis sûr que Sainte Barbe que tu as toujours vénérée t'a gardé une place près d'elle et que c'est là que nous retrouverons tous un jour.

Eugène Maurin