Henri Lippmann WEILL (1888-1954)

Ancien élève de l'Ecole Polytechnique (promotion 1907, entré classé 3ème et sorti classé 2ème sur 167 élèves) et de l'Ecole des Mines de Paris. Corps des mines.

Fils de Marc WEILL, fabricant de tissus, et de Emma BERNHEIM.


Henri L. WEILL 1888-1954
par R. LEVY et E. FRIEDEL, Ingénieurs généraux des Mines

Le 17 mai 1954. une courte et brutale maladie emportait M. Henri Lippmann Weill, Ingénieur général des Mines, Président de section au Conseil général des mines.

Unanime dans l'émotion et les profonds regrets que motive la disparition d'un collègue très apprécié, le Conseil général des Mines nous a chargés de retracer, pour les Annales des Mines, la carrière et l'oeuvre de ce grand fonctionnaire.

Mission bien difficile à remplir sans erreur ni omission. Dans la grande modestie qui était l'un des traits marquants de son caractère, Henri Weill n'était pas de ceux qui font publier l'importance de leur oeuvre ou de leurs titres de gloire. A deux reprises, en outre, tout ce qu'il pouvait avoir rassemblé comme archives personnelles a été détruit : en 1914, à Lille, où il venait de s'installer comme jeune ingénieur et qu'il a quitté en y laissant toutes ses affaires; et surtout pendant la dernière guerre où son domicile a été systématiquement devasté et pillé par la police allemande. Nos sources se sont donc réduites à quelques dossiers officiels qui ne maintiennent guère que rémunération de grades obtenus et de fonctions occupées. Nous tenons à remercier ceux des amis et collègues du disparu qui nous ont permis de compléter la sécheresse de cette documentation grâce à leurs souvenirs et à leurs appréciations.

Henri Weill est né à Paris, le 29 janvier 1888. Des études faites entièrement au Collège Chaptal le conduisent à l'Ecole Polytechnique, où il est reçu second en 1907; après un an de service militaire à Orléans puis deux années d'école, il en sort avec le même rang. Il choisit le corps des Mines, fait une nouvelle année de service comme officier, entre à l'Ecole des Mines en octobre 1911 et en ressort avec le grade d'ingénieur ordinaire des Mines le 16 février 1914. Il est alors affecté au poste de Lille où il est chargé à la fois du sous-arrondissement minéralogique et du 2e arrondissement du contrôle de l'exploitation technique du réseau du Nord.

Cette première affectation n'allait pas durer. Bientôt, c'est la guerre. Mobilisé sur place, le recul de nos armées le contraint à quitter Lille. Remis à la disposition de l'armée, il passe quelques mois dans les camps de l'intérieur et arrive au front au début de 1915. Il y fait toute la guerre, d'abord dans l'artillerie de campagne; notamment à Verdun, puis dans la D.C.A. et termine comme capitaine après avoir obtenu en 1916 une citation à l'ordre de l'Armée qui dit, mieux que nous ne pourrions le faire, comment il s'est battu :

« Officier alliant à une grande valeur intellectuelle et à un remarquable gentiment du devoir, un mépris absolu du danger. Volontaire pour toutes les missions dangereuses de liaison et d'observation. Dans la nuit du 3 avril, a poussé sa section en une position très avancée sur un terrain repéré et soumis à un violent bombardement pour assurer l'exécution d'un tir lointain. »

A l'armistice, il est d'abord envoyé à Sarrebruck, où il est adjoint à M. Léon Daum, chef du Service de contrôle des Mines du bassin de la Sarre, puis, en mai 1919, affecté à Metz. Il y trouve un service totalement désorganisé par le départ des Allemands, qui n'ont rien laissé; des mines en très mauvais état, les unes par suite de faits de guerre, les autres comme conséquence des méthodes d'exploitation pratiquées par les précédents exploitants. C'est le cas, notamment, aux Houillères de Sarre et Moselle, où l'on a laissé se développer de nombreux feux et où le rétablissement de la situation nécessitera plusieurs années de lutte active menée en pleine collaboration par les exploitants nouveaux et le Service des Mines. Il y trouve aussi de nombreux problèmes à résoudre, tant en ce qui concerne la législation et la réglementation minières que dans la mise au point des régimes d'amodiation par l'Etat des mines autrefois possédées, par des Allemands, qui lui sont revenues au titre des réparations.

Les qualités de conscience, d'activité, d'intelligence et de tact dont il fait preuve sont assez marquantes pour que ses chefs n'hésitent pas, lorsqu'on 1921 le poste devient libre, à appeler à Strasbourg à la tête du Service des Mines des trois départements recouvrés cet ingénieur qui, dans l'optique de l'époque, était encore un jeune ingénieur ordinaire, tant par l'âge que par le nombre très réduit des années où il avait exercé. Il n'est d'ailleurs promu au grade d'ingénieur en chef des Mines que deux ans plus tard, en novembre 1923. Pendant neuf ans, il assure ce service, aussi intéressant par la variété des mines qui en dépendent : potasse, pétrole, houille, fer, salines, que délicat et absorbant par le nombre et la nature des questions juridiques, administratives et techniques qui s'y poseat. L'introduction progressive de la législation minière française, l'adaptation de la réglementation française sur la sécurité à des mines pour lesquelles elle n'était pas conçue (potasse, pétrole), la mise en application des contrats d'amodiation des mines appartenant à l'Etat, telles font quelques-unes des principales matières qu'il eut à traiter et pour lesquelles il sut trouver les bonnes solutions avec la fermeté, modérée de tact et de pondérâtion, qui le caractérisait.

Malgré la lourds charge de ce service ordinaire, Henri Weill n'y borne pas son activité. Dès son arrivée à Strasbourg, il assume, pour les élèves géologue ingénieurs de l'Institut des Sciences géologiques de Strasbourg, l'enseignement de « Statistique minière », inspiré du cours de « Géologie appliquée » de l'École des Mines de Paris, mais avec un plus grand développement du point de vue économique. Peu après, ayant cédé ce cours à un jeune ingénieur nouvellement arrive dans son service, il est chargé de l'enseignement de forage aux élèves de l'Ecole nationale du Pétrole qu'il assure jusqu'à son départ de Strasbourg. Avec la grande conscience qu'il appliquait à toutes choses, Henri Weill, qui n'était pas jusqu'alors spécialiste de la question, sut, notamment par un voyage d'étude sur les champ de pétrole de Roumanie, mettre au point un enseignement parfaitement documenté, qu'il donnait d'une façon très claire; les succès obtenus dans leur carrière par les élèves des premières promotions de l'École du Pétrole ne font pas penser que le système soit si mauvais. En 1926, l'occasion se présente d'un enseignement qui est plus dans ses goûts personnels. Le cours de Législation minière aux géologues-ingénieurs de l'Institut de Géologie devient libre. Il est confié à H. Weill, qui commence ainsi à se spécialiser dans une voie dans laquelle il aura, par la suite, l'occasion de pousser beaucoup plus loin.

En janvier 1930, sur sa demande, H. Weill, que des raisons de famille attirent vers Paris, est chargé du 1er arrondissement minéralogique de Paris et du service de surveillance des appareils à vapeur du département de la Seine. Aux multiples fonctions qu'implique ce poste s'ajoutent bien vite l'organisation du service de répartition des combustibles en cas de mobilisation et, surtout, un service de licences d'importation des combustibles, dont la création est motivée par la crise économique. Ce dernier service nécessite à la fois beaucoup de tact et une parfaite fermeté; il est d'autant plus délicat et difficile à mener que, pour assurer sa marche, on organise un roulement des jeunes ingénieurs du corps des Mines, qui ne passent chacun qu'un temps très court dans le service. L'esprit clair et réalisateur d'Henri Weill, ses qualités de grand travailleur, son exactitude, sont particulièrement appréciés dans cette fonction.

Dès 1930 aussi, H. Weill est nommé président de permanente de réception des projecteurs et des dispositifs d'équipements pour automobiles et tramway et, en 1931, membre de la Commission centrale Automobiles instituée au Ministère des publics pour l'examen des diverses questions relatives à la circulation automobile et notamment du code de la Route. C'est l'amorce d'une activité qu'il devait poursuivre jusqu'à la fin de sa vie, y acquérant une compétence universellement reconnue, principalement dans le domaine de l'éclairage.

Connaissant de très près les recherches et les réalisations des hommes de science et des industriels, il fut le créateur et l'animateur de la réglementation française actuelle; généralisation de l'emploi de la lumière jaune, mesures tendant à supprimer l'éblouissement lors des croisements et à accroître l'efficacité des dispositifs réfléchissants à réduire les dangers provoqués par le bris des pares brises, à faciliter le dépassement des véhicules , dimensions, réglementation des avertisseurs.

Sa science et son autorité ont permis à la construction automobile française d'accomplir d'immenses progrès dans le domaine de la sécurité de la circulation. On peut affirmer que notre réglementation est aujour-d'hui à la pointe du progrès international et que les travaux de notre éminent collègue ont permis de sauver un nombre considérable de vies humaines.

L'autorité d'Henri Weill débordait largement nos frontières. Il représentait, en effet, l'administration française dans toutes les commissions internationales chargées de normaliser l'éclairage de l'automobile et, bien souvent, se vit confier la présidence de ces réunions. Sa personnalilé et son action ont laissé un souvenir très prodond aux délégués des autres nations.

Il ne nous serait pas possible d'énumérer tous les autres organismes auxquels H. Weill a été appelé à collaborer comme ingénieur en chef des Mines à Paris. Relevons les suivants: Conseil national économique (membres suppléant, puis secrétaire adjoint-rapporteur), Commission centrale des bateaux à propulsion mécanique, Comité consultatif des Mines (secrétaire adjoint-rapporteur), Commission centrale des machines à vapeur, etc.

Les éminents services rendus dans tant de domaines motivent, dès 1933, sa promotion au grade d'officier dans la Légion d'Honneur (il était chevalier depuis 1925).

En novembre 1937, H. Weill est promu inspecteur général des Mines. S'il quitte le service ordinaire de Paris pour assurer la Division d'inspection générale du Sud Est, il conserve la plupart de ses autres fonctions et notamment celles qui concernent les automobiles. Il est nommé président du Conseil de l'Ecole nationale supérieure des Mines de Saint-Étienne, membre de la commission de vérification des Comptes des exploitations minières, membre du Comité technique institué auprès du Conseil supérieur des Transports, puis, en 1939, membre de ce Conseil.

En 1938, la maladie puis le décès de l'inspecteur général des Mines Loiret, laissent vacante la chaire de législation à l'École nationale supérieure des Mines de Paris. Nommé professeur titulaire de ce cours, Henri Weill l'assure en y appliquant toutes les ressources de son esprit si distingué et pénétrant. C'est pour lui l'occasion d'une série d'études sur les lois minières étrangères que nous signalons en annexe.

Vient la guerre, puis l'invasion et les lois d'exception imposées par l'occupant. Le gouvernement prononce la « cessation des fonctions » d'Henri Weill en décembre 1940 et ce dernier est « admis à faire valoir ses droits à la retraite ». C'est le début d'une période de sa vie de plus en plus retirée, au fur et à mesure que la menace se précise, d'abord à Paris, qu'il ne quitte que juste à temps, peu de jours avant que son appartement soit envahi et totalement pillé, puis à Lyon, enfin dans une petite localité de Savoie. Mais l'épreuve ne se limite pas, pour Henri Weill et son admirable épouse, à de pénibles conditions de vie. Bientôt, des deuils les frappent dans leur famille la plus proche. Deux beaux-frères, M. Marc Bloch, l'historien dont les ouvrages font autorité bien au-delà de nos frontières, l'ingénieur en chef des P.T.T. Arnold Hanff, qui militaient tous deux très activement dans la Résistance, sont fusillés en 1944 par les Allemands. Mme Marc Bloch ne devait leur survivre que de quelques jours tandis que Mme Hanff mourait en déportation. Enfin, leur fils aîné, Marc Weill, arrêté en 1943 au moment où il tentait de franchir la frontière espagnole, puis déporté à Buchenwald, s'éteignait en juillet 1945, quelques jours après sa libération. Si durs que soient ces coups, leur grande force de caractère leur permet de tenir et, dès qu'enfin arrive la Libération, de reprendre la tâche.

Réintégré dans le Corps des Mines à compter du 1er septembre 1944, H. Weill reprend en même temps son cours de Législation à l'École des Mines et ses diverses autres activités. Appelé aux fonctions de Commissaire provisoire du Comité d'Organisation de l'Importation Charbonnière et du Comité d'Organisation du Commerce des Combustibles minéraux solides, l'expérience qu'il a acquise comme chef du service des licences d'importation lui assure immédiatement une autorité reconnue par tous. En avril 1945, il est promu Inspecteur général des Mines de 1re classe, il continue à consacrer une grande part de son activité aux travaux du Conseil général des Mines et notamment à ceux de la Commission de législation de ce Conseil, qu'il préside. Lors de la récente réorganisation du Conseil, il est nommé Président de Section, avec la charge ds la lre section. Ses collègues garderont le souvenir de son activité inlassable, de la clarté et de la précision de ses interventions, de la grande courtoisie qu'il conservait dans les discussions les plus vives.

Mais son action au Conseil général des Mines et dans ses commissions ou sections, son enseignement, son activité dans le domaine de l'automobile, son rôle de membre de la Commission centrale des appareils à pression de vapeur ou de gaz ne suffisaient pas à l'occuper entièrement. On peut encore noter parmi les fonctions qui lui sont confiées après la guerre celles de membre de la Commission chargée en 1947 d'émettre un avis sur la régularité des comptes et sur la gestion du Conseil d'administration des Charbonnages de France; membre de la Commission consultative permanente de la distribution du charbon; Inspecteur général des Mines pour les départements d'outre-mer, fonctions qu'il assurera jusqu'au moment où il sera chargé de créer, comme Président du Conseil d'administration, le Bureau minier guyanais; membre du Comité des Mines de la France d'outre-mer, où ses conseils et avis juridiques, très compétents et pondérés, ont toujours été particulièrement appréciés et auquel il a apporté une collaboration particulièrement active pour l'établissement du projet d'unification de la législation minière; membre du Comité consultatif de l'Energie; président de la Commission centrale du Concours professionnel des Mines (colonies) et de la Commission centrale du Concours d'ingénieurs principaux des Mines des colonies; membre du Comité supérieur de la Régie des Mines de la Sarre (1948), puis de l'Office franco-sarrois des Mines (1951), du Comité des Mines du Commissariat à l'Énergie atomique, etc.

Mais l'une des tâches qu'il prit le plus à coeur et à laquelle il consacra le plus d'activité au cours de ces dernières années fut la mise en route du Bureau minier guyanais, dont il avait été chargé de présider le Conseil d'administration lors de sa création en 1949. Organisation, définition des programmes, obtention des moyens de financement, commande des matériels et approvisionnements, tout ce qui pouvait se faire en France était fait par lui, avec l'aide de très faibles moyens de secrétariat, tandis que les travaux en Guyane étaient dirigés sous son autorité par un jeune mais très brillant Ingénieur au Corps des Mines, qu'il avait fort bien choisi. Il ne se contentait pas, d'ailleurs, de cette action à distance et, à plusieurs reprises, se rendit sur place pour juger et décider en toute connaissance de cause. Il prenait, à cette nouvelle fonction, un très grand intérêt. C'est au moment où les premiers efforts commençaient à porter leur fruit, où la découverte, puis la reconnaissance détaillée du gisement de bauxite de la montagne de Kaw et l'étude de son exploitabilité lui permettaient de prévoir que les travaux du Bureau Minier allaient apporter un premier appoint important à l'économie de la Guyane, qu'il fut emporté par une maladie à laquelle ne sont pas étrangères sans doute les fatigues qu'il s'imposa sans compter pour mener à bien cette oeuvre.

De cet exposé, que nous n'avons pu faire que trop court, le caractère de l'homme, les qualités du grand fonctionnaire ressortent déjà nettement.

Pour achever de le peindre, nous ne pouvons pas faire mieux que de citer quelques-uns de ceux qui l'ont connu.

C'est un magistrat alsacien qui, au moment où il quitte son poste de Strasbourg, lui dit : « C'était comme vous, quand nous étions enfants, que notre père nous représentait la France ».

C'est à l'Office franco-sarrois des Mines, le vice-président, M. Martin, qui souligne sa compétence, sa sûreté de jugement, son amabilité et sa courtoisie la plus parfaite ; M. Castillon, qui indique combien Henri Weill tenait une place de premier plan au sein de l'Office et insiste sur sa sollicitude et sa compréhension; M. Kazenmeier, délégué allemand, qui parle de son esprit pénétrant et de ses manières obligeantes et écrit que sa disparition est une grande perte pour la délégation française et qu'il ne sera pas facile de le remplacer.

Parmi les étrangers qui ont collaboré avec lui ou parfois bataillé contre lui dans les réunions internationales relatives à l'éclairage des automobiles, c'est un Hollandais qui souligne « son esprit clair, sa grande intelligence, sa haute compréhension du bien public, sa facilité d'élocution et sa parfaite courtoisie même au cours des joutes oratoires les plus serrées» ; un Italien qui parle de « compétence technique, sagesse des décisions, droiture du jugement ». C'est enfin l'Ambassadeur de Belgique, lui remettant l'Ordre de Léopold, qui lui dit : « Vous avez su défendre les intérêts de votre pays avec une âpreté qui était de votre devoir, mais une courtoisie et un sens de l'équité que mon Gouvernement a voulu reconnaître ».

Ces quelques citations donnent toute leur valeur aui observations et remarques très pertinentes que M. Pierre Devaux, Président du Comité d'études de l'Eclairage et de la Signalisation des véhicules sur routes, qui a longuement collaboré avec Henri Weill, a bien voulu nous faire parvenir et dont voici, pour terminer, de larges extraits :

« ...Il avait ainsi acquis une compétence parfait qui, liée à sa probité intellectuelle et à son autorité, faisait de lui un des conseillers les plus avertis et les plus écoutés.

« Sachant tempérer les initiatives trop nouvelles, il veillait, par contre, aux divers développements, pesait sagement les arguments exposés, suivait les expérimentations et, lorsqu'il avait acquis la certitude qu'une coneption nouvelle constituait un réel progrès, il savait prendre les responsabilités nécessaires pour en rendre l'emploi effectif.

« ... Son autorité, sa clarté cartésienne, la façon avec laquelle il savait dépouiller un problème, sa position administrative, ont fait que, dans les réunions internationales. ses interventions étaient très écoutées et attendues. Associant à sa connaissance technique un grand bon sens qui ne perdait jamais ses droits, il prévoyait les conséquences qui découleraient d'une disposition envisagée. Aimant les textes clairs, il résumait souvent sa position en quelques mots et savait la défendre éloquemment, parfois avec une simple répartie.

« Minutieux à l'extrême, il aimait s'entourer d'avis. Il fut le défenseur des conceptions françaises, sachant montrer qu'elles découlaient d'études sérieuses. Plus même, souvent, il défendait avec foi et raison les conceptions européennes.

« ... De tous les pays européens parvinrent des condoléances et des preuves de sympathie qui nous soulignèrent une nouvelle fois l'estime qu'il avait su gagner et l'importance de la perte que subissait la technique française. »

Ces quelques citations mettent en relief les qualités, les traits de caractère que tous les collaborateurs d'Henri Weill, dans toutes ses activités, reconnaîtront. Elles suffisent à faire comprendre et sentir pourquoi le Corps des Mines est en deuil et pourquoi le pays doit pleurer la perte d'un de ses grands commis.