Jean-Jacques GAUTHIER (décédé en 2009)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1957). Ingénieur civil des mines.


Jean-Jacques Gauthier
par Jean-Louis Montagut, Marc Grumbach, Robert Alberry, Germain Sanz

Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Novembre/décembre 2009 N° 443.

Nous avons appris son décès le 15 février dernier.

Jean-Jacques Gautier était un ancien de l'École des Mines de Paris et il avait commencé sa carrière en 1964 à la station d'essais de l'Irsid à Maizières-lès-Metz, où il a travaillé sur l'élaboration de l'acier et où il a dirigé le service « coulée et solidification ». Il a animé des études sur la désoxydation. la décantation des inclusions, l'utilisation du vide, la solidification des aciers effervescents, la solidification des aciers en coulée continue, etc. Il a quitté l'Irsid en 1969 pour exercer diverses fonctions au sein des services métallurgiques de Sollac-Sacilor.

Il dirigea avec compétence et sens du service ce qui devint le grand département MQ-Recherche et qui était la fierté et le fer de lance de la qualité de Sollac Lorraine.

À cette époque, des années 75 à 85, la qualité pilotait la fabrication et intervenait directement dans les processus : on se souvient du geste symbolique du contrôleur réglant l'opération fine de stabilisation, par ajout manuel de quelques centaines de grammes d'aluminium dans le jet de coulée, qui en arrêtant l'effervescence en lingotière, faisait la qualité des aciers pour emboutissage de « l'aspect Z » pour carrosserie, la qualité la plus noble.

Sous le pilotage de Jean Pelletier (décédé en 2008). il fit monter en puissance et donna son âme à l'unité de recherche, qui devint en cinq ans le LEDEPP (Laboratoire d'étude et de développement des produits plats comprenant 140 personnes dont 30 ingénieurs). Cette unité mettait au point les produits d'avenir en les soumettant aux véritables conditions industrielles : le laboratoire fut ainsi équipé de tous les outils utilisés par la clientèle pour mettre en œuvre l'acier, depuis les machines à souder jusqu'à une presse automobile d'emboutissage de 500 tonnes et une ligne pilote de fabrication de boîtes. Ainsi furent mises au point de nombreuses nuances d'aciers nouvelles, comme celle qui permettait de produire le fer-blanc embouti repassé dans de bonnes conditions économiques.

Au sein de Sollac Lorraine, il a dirigé la Métallurgie-Qualité (MQ) de 1985 à 1989, à la suite de Jean Pelletier. Il réussit toutes ces années à coordonner et harmoniser des unités aux objectifs parfois divergents, comme la contrôle, les relations clientèle, et la fabrication, à l'époque en pleine révolution technologique. Il accompagna alors les évolutions liées à la technologie, la nouvelle organisation du contrôle suite à la mise en continu des installations, la séparation des fonctions contrôle et recherche. Entre 1987 et 1989, il a animé en outre la Section de l'Est de la SF2M dont il a été un président efficace, organisant diverses rencontres entre les scientifiques et les industriels.

À partir de 1989, il a rejoint la Direction recherche et métallurgie de Sollac, qui regroupait l'ensemble des produits plats d'Usinor-Sacilor. Il a dirigé les laboratoires de recherche qui se sont fondus au sein de cette nouvelle direction. De nombreuses mises au point ont été faites sous sa responsabilité : les aciers revêtus, les tôles sandwich, les aciers pour emboutissage à haute et très haute résistance (dual-phase, etc.). Au-delà de ces performances techniques, il a joué un rôle eminent dans la réussite de la fusion entre Usinor et Sacilor. Ses qualités d'organisation et de rigueur, son attention à ne rien négliger et à ne blesser personne, sa recherche des meilleurs compromis ont été particulièrement mises en valeur dans cette dernière partie de sa carrière.

Ses collaborateurs et ses collègues ont particulièrement apprécié sa très grande efficacité, son impartialité, son attention à tous les problèmes et sa modestie, malgré les soucis familiaux qui étaient les siens.

Nous présentons à ses enfants et à ses proches toutes nos condoléances.

Jean-Louis Montagut, Marc Grumbach. Robert Alberry. Germain Sanz