Robert FRIESS (décédé en 2012)

Ingénieur civil des mines (promotion 1944 de l'Ecole des mines de Nancy).

Publié dans MINES, Recue des Ingénieurs, #467, mai/juin 2013 :

Robert Friess est décédé le 26 décembre 2012 à Annecy le Vieux dans son «Château de la Pesse».

Son père, Hugues Friess , avait fait sa carrière en Algérie où Robert était né en 1922.

Robert fait ses études au lycée d'Alger, rentre en Maths Spéciales à Alger, études qu'il abandonne après une admissibilité à l'X pour s'engager dans la première Armée française. Il participe à la bataille d'Italie au mont Cassino, puis à la bataille d'Alsace près de Colmar à l'automne 1944. Ces campagnes combattantes lui ont valu la Croix de Guerre et, par la suite, la Légion d'Honneur.

À sa sortie des Mines de Nancy, il entre à Péchiney à l'usine de l'Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) en 1947, à une époque où les usines d'électrolyse aluminium étaient situées au pied des chutes d'eau, dans les vallées alpines et pyrénéennes, une époque idéale pour débuter une carrière d'ingénieur car on se voyait confier très tôt une grande autonomie et des responsabilités complètes réunissant à la fois la technique et le social.

Dans ces vallées, la pratique du ski «aux portes de l'usine» ajoutait au charme de l'existence, ceci d'autant plus que ce sport était très bien considéré par Jean Matter (1894-1975 ; X 1914), le patron des usines, vice-président de la fédération française de ski : lorsqu'il recevait un jeune candidat à l'embauche, il ne manquait jamais de lui poser la question : «Avez-vous déjà fait du ski», un sport qu'il a soutenu en créant une compétition entre les usines : la «Coupe Matter».

Après un passage à Saint-Jean de Maurienne, Robert Friess est promu chef du service aluminium-fonderie de l'usine de Sabart en Ariège. Son autorité naturelle et son charisme détermina son chef d'atelier de prénomer son jeune fils : «Robert».

Entre-temps, Robert Friess a épousé Annie, également originaire d'Algérie, dont il a eu quatre filles, toutes nées dans les vallées alpines...

C'est alors que Roux de Bézieux, qui possédait une usine de transformation d'aluminium à Crans-Gevrier, près d'Annecy, avait besoin d'un ingénieur pour prendre la future direction de son usine. Il fit appel à son camarade de promotion, Jean Matter pour lui demander un ingénieur capable de tenir un tel poste.

Le choix de Jean Matter s'est porté sur Robert Friess qui a accepté avec enthousiasme tant la perspective était séduisante : une résidence à Annecy et une grande autonomie à la tête d'une société indépendante avec son propre service commercial.

Robert Friess a quitté son poste de Tarascon sur Ariège en novembre 1953, pour rejoindre Annecy, à la fois une résidence et des responsabilités qu'il n'a pas voulu quitter malgré les nombreuses offres qui lui ont été faites de rejoindre le siège social de Péchiney à Paris avec des responsabilités opérationnelles plus étendues...

Durant les 60 années passées à Annecy, Robert Friess a toujours été un grand passionné.

À son épouse, Annie, à ses filles dont nous partageons la peine, à tous ceux qui ont connu Robert Friess, et ceux qui ont travaillé avec lui (dont le signataire de ces lignes) peuvent témoigner du souvenir impérissable qu'il leur aura laissé.

Robert DROUARD (P48)


Citation du site internet http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-hautesavoie-chateau-a-annecy-chateau-la-pesse.html (2013) :

Château de la Pesse

Au Moyen Age, l'édifice appartient à la famille Emyon dont le nom était donné jadis a une tour du château d'Annecy. Au XVe siècle un mariage apporte la Pesse à la famille de la Rochette. François de Montfalcon de Flaxieu devient à son tour seigneur de la Pesse en épousant Jacqueline de La Rochette. La maison forte passe à leur fils Sébastien en 1512. En 1550, Mgr de Montfalcon vend la Pesse a un marchand d'Annecy, Amédée Viollon anobli en 1561, dont sont issus les Viollon de Novel et les Viollon de la Pesse. Au XVIIIe siècle, les Viollon vendent la Pesse à Victor du Tour, baron d'Héry. Dès lors, la vieille maison forte n'est plus qu'une exploitation agricole. Achetée par Sébastien Croset de Thônes, elle passe par mariage à la famille Girod. M. Robert Friess, son actuel propriétaire, l'a restaurée avec un soin exemplaire. Sous son grand toit à 4 pans, cette construction massive est le type même de la maison forte savoyarde. Elle est flanquée d'une tour ronde qui contient l'escalier à vis.

Extrait: Châteaux de Haute-Savoie, Christian Regat, François Aubert, Cabédita, Collection sites & villages vendu sur Cabedita