Jean Joseph Francis FABRE (1847-1894)

Polytechnique (promotion 1867 ; sorti classé 78ème sur 124 élèves). Ecole des Mines de Paris (promotion 1869). Ingénieur civil des mines.

Né à Nîmes (Gard) le 22/7/1847. Fils de Jacques FABRE et de Alix Magdelaine Joséphine VINCENT.


Bulletin de l'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole des Mines, Février 1895

Notre Association vient de perdre, le 30 décembre, à Montpellier son trésorier, Francis Fabre, qui remplissait depuis le mois de juin 1893, ces fonctions auxquelles il paraissait destiné par la droiture de son caractère et sa grande obligeance.

Ses qualités d'exactitude, d'ordre, de ponctualité, il les portait en tout ; elles l'avaient servi depuis son enfance, dans ses études commencées à Nîmes, son pays natal, terminées à Sainte-Barbe ; puis à l'Ecole Polytechnique, à l'Ecole des Mines, dans ses travaux de construction au chemin de fer d'Orléans à Châlons, dans ses examens à Sainte-Barbe, Stanislas, Monge, Turgot, Colbert, J.-B.- Say, Péclet, auxquels il apportait une si scrupuleuse et bienveillante équité.

Est-ce dans une préoccupation parfois un peu inquiète du travail trop consciencieux qu'il faut chercher la cause de sa fin subite et prématurée ? Serait-elle la conséquence du surmenage dans ses fonctions de secrétaire à l'Union des Gaz qu'il remplissait depuis quelques mois ?

Ne faut-il pas plus probablement aller chercher le germe du mal jusque dans des fièvres rapportées d'un ancien voyage à Madagascar ?

Si la cause nous échappe, la réalité nous étreint, et tous ses camarades l'ont apprise avec un profond serrement de coeur. C'est qu'il était un ami pour tous, charmés par sa nature sympathique et loyale, la sûreté de son commerce, sa réserve modeste, quelque peu timide, qui ne laissait percer le Méridional que par la vivacité des affections et l'entrain à rendre service.

Personnellement, je perds un ami dévoué de trente ans. Puisse le souvenir ému de tous ses anciens camarades adoucir les regrets de sa veuve si cruellement éprouvée et de ces parents qui remplacèrent près de l'orphelin de deux ans le père et la mère enlevés le même jour par le choléra de 1849!