Paul COMMISSAIRE (décédé en 2015)

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1937). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Novembre/décembre 2015 N° 482.

Nous honorons ici la mémoire d'un éminent personnage de l'histoire des aciéries électriques d'Ugine, Paul Commissaire, qui s'est éteint dans la sérénité le 30 août 2015, à l'approche de sa centième année.

Diplômé de l'École des Mines, il consacra toute sa carrière à P.U.K., et, depuis 1948, exclusivement à la branche aciers. Auparavant, il avait accompli différentes missions puis, durant les années de guerre, était devenu directeur de l'usine d'aluminium de Lannemezan où il avait dû faire face à des situations compliquées et périlleuses. Nommé directeur adjoint et directeur technique de l'usine d'Ugine en septembre 1949, il en devint le directeur deux ans plus tard ; puis, comme directeur de la «branche aciers», il assuma entre autres la supervision d'autres usines en France, à l'étranger, et la coopération entre elles. Après une dizaine d'années à ce poste, il dut, ayant été nommé directeur général adjoint du président Jolivet, quitter Ugine pour Paris. «Mes dix années à Ugine ont été les plus passionnantes de ma vie professionnelle» dira-t-il.

Paul Commissaire a fait évoluer la société avec succès dans différentes directions, avec pour objectifs principaux : l'accélération et l'amplification de la modernisation des procédés de fabrication, destinées à doubler la capacité de production en améliorant les conditions de travail ; l'orientation de plus en plus marquée de cette production vers les hauts de gamme, aciers et alliages inoxydables ainsi que, corrélativement, métaux spéciaux tels que titane et zirconium ; enfin, réorganisation du réseau commercial figé dans des principes d'une autre époque. Instigateur de l'usine de Fos sur Mer, il fut, avec André Gueussier (major en 1946 de l'École Centrale et directeur de l'usine d'Ugine) le concepteur de la nouvelle usine.

Ceux qui ont travaillé à ses côtés ont reconnu en lui un chef exigeant pour lui-même et pour les autres, jamais rassasié de progrès, toujours à la recherche d'excellence et d'efficacité. Sous une apparence sévère et une attitude fréquemment autoritaire, il cachait une grande humanité que révélait dans le privé un style de relation simple et agréable.

En 1942 il avait épousé Marthe Schirck ; cette dernière, qui l'a devancé dans l'au-delà, gagna vite l'estime et la sympathie de ceux qui la connurent. Tous deux attachaient une grande importance à la vie de famille, ils eurent quatre fils et trois filles. On conçoit que sa longévité ait fait de lui une racine à haute charge symbolique pour une nombreuse descendance.

Il est resté fidèle à l'Association des Anciens de l'École jusqu'à la fin.