Daniel AMAND (1930-2015)

Décédé le 7 août 2015.

Ancien élève de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1949). Ingénieur civil des mines.


Publié dans MINES Revue des Ingénieurs, Janvier/Février 2016 N° 483.

Daniel Amand nous a quittés au mois d'août et va laisser un grand vide dans la promotion 49. Né en 1930, il avait choisi en troisième année l'option chimie et passa une grande partie de son temps au labo du Professeur Jolibois. Soutien de famille et de ce fait dispensé du Service militaire il entra dès sa sortie de la Mine à l'École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs, à l'instigation et avec le soutien de BP, société dans laquelle il fit la plus grande partie de sa carrière.

Il en parcourut tous les échelons, d'ingénieur chargé des programmes à la raffinerie de Dunkerque à Directeur Général Adjoint en 1978 et Administrateur de la Société Française des Pétroles BP en 1980. Entre temps, il avait entrepris ce que l'on appelait le «cursus royal» qui le conduisit à Londres au siège du Groupe, il fut ensuite Directeur de la raffinerie de Lavera et Directeur industriel de BP France. En 1979 il était en charge au siège parisien des Affaires sociales et à ce titre conduisit les négociations qui aboutirent à la création de BP Chimie ; un peu plus tard, en 1982, il devint Président de GFI, société d'informatique du Groupe. Daniel Amand prit sa retraite en 1990 et devint pendant plusieurs années conseiller d'un groupe industriel spécialisé dans le chauffage urbain. À ce titre il oeuvra à l'ouverture vers les marchés de l'Europe de l'Est, Pologne et Tchécoslovaquie notamment.

Parallèlement à ses activités professionnelles Daniel Amand participait à plusieurs associations, au premier rang desquelles notre Amicale des Anciens Élèves qu'il présida en 1982 et 1983. Il présida aussi de 1983 à 1985 l'Association Française des Techniciens du Pétrole. Plus tard, ayant pris sa retraite, il fut pendant plusieurs années Juge Consulaire au Tribunal de Commerce de Versailles.

Malgré toutes les épreuves de santé qu'il endura de nombreuses années avec une sorte d'énergie combattante, entre deux opérations ou séjours à l'hôpital, il fut toujours très fidèle à nos réunions de promo. Jeanine, son épouse l'y accompagnait et parfois le remplaçait, ils avaient fait connaissance alors que Daniel était encore à l'École et elle aussi faisait partie de notre «famille». Elle disparut en 2012 et ses obsèques eurent lieu à l'église de Chatou comme trois ans plus tard celles de Daniel. Plusieurs camarades de notre promotion y assistèrent et représentèrent ceux qui n'avaient pu venir. Le souvenir de Daniel les accompagnera longtemps.

Christian Bissauge (P49), Michel Destribats (P49) et Pierre Moussel (P49) Robert VAZILLE (E59) ONous nous sommes connus à l'École des Mines, à Saint-Étienne, en 1959. Très tôt, tu n'es pas passé inaperçu : tu étais déjà passionné par des joutes verbales entre étudiants à propos des relations de l'homme avec l'infini ou...Dieu. Après l'Ecole, comme tous, tu as commencé ton métier d'ingénieur à Saint-Etienne, puis à Verdun. Tu as ensuite opté pour les Pays-Bas (encore des déménagements !) dans les grandes usines chimiques. Tu me racontais comment tu avais été impressionné par la qualité technique, la sécurité et les méthodes de travail des entreprises du Nord de l'Europe. Tu aimais l'ordre, le beau travail, la compétence, et l'obli- gation de donner du sens à ce que tu faisais. Puis ce fut le retour en France, tambour battant, pour diriger Francolor et lui donner un avenir avec des nouvelles technologies. Je me souviens de ta fierté quand les propriétaires japonais t'ont invité à participer au Conseil à Tokyo. Tu étais passionné par la transmission des connaissances dans l'entreprise, le besoin d'associer les hommes pour vivre bien et être efficaces. Mais tous étaient surpris par cette énergie débordante à inventer, imaginer de nouvelles situations en y associant des jeunes car tu adorais ton rôle d'animateur séduisant et reconnu. Comment oublier les courses dans les Alpes où il fallait toujours faire plus. Et puis notre voyage à moto, à 73 ans, pour sillonner la Corse et l'Espagne. Et aussi Saint-Jacques-de-Compostelle, que tu voulais rallier le plus vite possible et où tu m'entraînais dans des réflexions sur l'inconscient auxquelles je ne comprenais pas grand-chose... Mais l'humour au final nous rendait notre amitié. Ami fidèle, tu voulais rester libre, te faire ta propre opinion et ne pas sombrer dans la pensée unique. Tu voulais rester jeune jusqu'au bout et tu y es arrivé. Adieu, ami, et merci à toi et à Geneviève pour cette longue amitié de plus de 50 ans. Bertrand Gontard (E59) «Il y a en moi un tel besoin de reconnaissance, un tel besoin de séduire... et une telle peur d'échouer à la fois dans la quête de la reconnaissance comme dans celle de la séduction, que très vite apparaît le risque de confusion totale, de pollution : ma recherche de vérité devient recherche de parure, très exactement dans le seul lieu où je ne peux pas me le permettre, mon face à face avec moi-même. Le secret est alors mon unique garant d'un peu d'authenticité» (Extrait de «Dialogue avec l'inconscient» de Robert VAZILLE). Jean-François VINCENSINI (N67) Jean-François nous a quittés à l'issue d'un séjour à l'hôpital en ce mois de décembre 2015. Celui que nous n'appelions que «Zini »au point que certains pensaient que son prénom était «Vincent», était une des figures les plus marquantes de notre promo 67. Plus littéraire que scientifique dans ses goûts, plus politique qu'industriel dans ses orientations, il avait décidé, à la sortie de l'École d'embrasser la vocation de la haute fonction publique, en présentant et intégrant l'ENA, et d'ainsi répondre à sa vocation qui était de mettre ses talents et ses forces au service de la collectivité. Il fera toute sa carrière au ministère des finances. Sa fin de vie sera marquée par des troubles du système nerveux qui finiront par l'emporter. Pour nous, il restera ce merveilleux camarade, à la pensée toujours originale, décalée par rapport aux opinions courantes, aux grands élans de générosité, à l'esprit critique aiguisé, maniant un art de la parole, y compris dans la langue de Shakespeare, s'améliorant avec le déroulé des heures de nos belles soirées d'étudiants à Nancy. À son épouse Agnes, nous disons aussi toute notre amitié et notre sympathie. 64 Michel Cournil, une carrière à l'EMSE ! Michel Cournil, professeur des écoles des mines, a fait valoir ses droits à la retraite le 1er octobre 2015, après une carrière de 45 ans à l'École... ici résumée en quelques points ! Ingénieur civil des mines, promotion 1970, agrégé de Sciences Physiques option Chimie, titulaire d'un doctorat et d'une HDR, Michel Cournil est successivement boursier de recherche puis assistant, maître-assistant, maître de recherche, professeur... Il est, de 1981 à 2001, responsable de l'équipe de recherche Cristallisation industrielle qu'il a créée au centre SPIN. Il prend en 2001 la direction du centre SPIN, puis celle de l'UMR CNRS 5148, Laboratoire des Procédés en Milieux Granulaires (2003-2007). Directeur-adjoint en charge des formations en 2005, il est nommé directeur-adjoint en charge des relations internationales et des réformes institutionnelles en 2009 puis directeur-adjoint. Sa carrière scientifique est marquée par plusieurs thématiques de recherche : Processus de la cristallisation industrielle Formation des hydrates de gaz/Techniques optiques pour la granulométrie en ligne / modélisation du phénomène de coagulation du sang (développée au sein du CIS). Ces travaux ont débouché sur la respon- sabilité de contrats de recherche et la rédaction d'une dizaine de rapports de contrats industriels. Sa forte implication scientifique est aussi marquée par de nombreuses réalisations : plus de 50 articles scientifiques dans des revues internationales avec comité de lecture, plus de 40 communications dans des colloques avec actes, reviewer pour plusieurs revues scientifiques internationales, représentation de l'École au sein de divers instituts de recherche, organisation de colloques dont le congrès français de Génie des Procédés en 2007. Il est en outre directeur de près de 40 thèses encadrées à l'École et à l'extérieur. Chercheur, enseignant, il participe dès 1976 aux activités pédagogiques de l'École : cours et TD en chimie physique, en chimie industrielle, en mathématiques appliquées... ou encore responsable de l'option Procédés industriels. Il intervient directement dans les innovations pédagogiques de ces trente dernières années dont la refonte récente du cycle ICM. Il prend rapidement la responsabilité des programmes d'échanges internationaux : de nombreuses missions à l'étranger se sont soldées par l'établissement de partenariats dont plusieurs doubles diplômes, en Europe d'abord, puis en Amérique du Sud et en Asie. Il instaure l'obligation d'une expérience à l'étranger (quitus international) pour les élèves ICM. Il définit un meilleur ciblage des partenariats internationaux, et met en place un système d'incitation à la mobilité internationale des enseignants. Depuis plus de dix ans, il supervise ainsi les relations internationales de l'École jusqu'à l'installation récente de la délégation au développement international et à l'internationalisation, dont une des premières réalisations est la mise en place de Masters internationaux à l'École. Il assure depuis 2013 la supervision de la célébration du bicentenaire de l'École et restera conseiller auprès du directeur. ? Contact : cournil@emse.fr