COMITÉ FRANÇAIS D'HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE (COFRHIGEO) (séance du 8 décembre 2004)
Résumé.
La vie de Marie Rouault est un véritable roman, tant social que scientifique. Personnage controversé et étonnant, il fait son apparition dans l’histoire de la géologie bretonne dès 1847. D’extraction très modeste, appelé à devenir barbier-perruquier, il est très tôt captivé par la géologie. Il s’engage dans des recherches sur les trilobites, les échinodermes, le grès armoricain dont il fournit la première définition, et constitue, à partir de ses collectes personnelles, un véritable musée privé. Sa renommée grandit lorsqu’il est reçu à Paris où il présente ses travaux devant l’Académie des sciences. La ville de Rennes lui octroie alors une pension puis, bien qu’elle ait déjà en charge un Musée d’histoire naturelle, crée, pour accueillir sa collection, un Musée géologique dont il devient tout naturellement en 1853 le directeur-conservateur. Malgré de sérieux manquements dans l’organisation de son musée, et alors que toutes les collections sont réunies, il est en 1873, nommé directeur du Musée d’histoire naturelle de Rennes. Au fil du temps ses relations avec la ville ne cessent de se dégrader ; il est d’abord relevé de ses fonctions puis un procès ternit la fin de sa vie. Mots-clés : Bretagne - paléozoïque - paléontologie - géologie - Muséum - XIXe siècle.
Abstract.
Marie Rouault's life is a true romance, both socially and scientifically. This controversed and surprising personality made his first appearance in the geology of Britanny as soon as 1847. Of very humble origin, he was initially fated to become hairdresser and whig maker, but was very soon seized by geology. He started investigations on trilobites, palaeozoic echinoderms, and on the « grès armoricains » (Armorican sandstones Formation) that he was the first to define. He also organized the material that he had personally collected, as a genuine private museum. His reputation rapidly increased after his travel to Paris where he was invited to submit his research work to the Academy of Sciences. The city council of Rennes first awarded him with a pension. Then, although the city was already in charge of a Natural History Museum, a Geological Museum was created for lodging his own collection, and he was appointed in 1853 as director-keeper. In spite of serious failures in the management of this museum, he was later appointed in 1873 director of the public Natural History Museum, in which all the collections had to be united. However, through time, his relations with the administrators of the city became more and more strained, so that he was first dismissed of his position and finally was prosecuted in justice, an event which darkened the end of his life. Key-words : Britanny - palaeozoic - palaeontology - geology - museum - XIXth century. |
Marie Rouault siège certainement parmi les pères fondateurs de la paléontologie armoricaine mais l’intérêt de ses travaux scientifiques, pour passionnants qu’ils soient, ne le cède en rien à celui des divers épisodes de sa vie, qui, par bien des côtés, rappelle une certaine littérature très en vogue au XIXe siècle. Tout y est : la famille pauvre, l’enfant génial mais incompris, les pygmalions qui lui permettent de se cultiver au prix de bien des privations, et enfin l’apothéose avec l’accès aux couches supérieures de la société. L’analogie est encore plus frappante quand, au cours de la biographie de Marie Rouault, on croise un « Monsieur Lambinet », tambour-major à la Garde nationale et barbier de son état ou un « général de Tournemine » dont les patronymes semblent sortir tout droit du théâtre de boulevard. Comme dans un roman noir, Marie Rouault « après une vie de misère […] est mort malheureux, désabusé, sans avoir même les palmes académiques, si prodiguées de nos jours » (Orain, 1891).
La ville de Rennes a tenu à conserver la mémoire du premier directeur de son musée géologique en lui consacrant une rue, honneur qu’il partage avec cinq autres géologues bretons[2].
Les notices biographiques concernant Marie Rouault sont nombreuses et sont pour la plupart antérieures à sa disparition : Bénézit (1850), Le Blanc (1853), Delabigne-Villeneuve (1853), Lejean[3] (1854), Guyot de Fère (1856), Kergomard (1861), Bois-Greffier (1881), Orain[4] (1891). Certaines d’entre elles, dont le style a toute la saveur de l’époque, traduisent bien le caractère exceptionnel de la vie de Rouault et n’hésitent pas à convoquer, pêle-mêle, Ovide, Charles Perrault, Pascal, Cybèle, Beaumarchais, Hoffmann et Hercule… !
Avant d’analyser les péripéties nombreuses de la vie de Marie Rouault il est bon d’en rappeler, de manière très succincte, les étapes essentielles. Mathurin-Marie Rouault, fils de Pierre Rouault et de Louise-Pauline Le Nuée, est né à Rennes, le 18 mars 1813. A l’âge de dix ans, il est retiré de l’école et est gagé comme pâtre ; très rapidement congédié, il est placé comme apprenti chez un perruquier, puis il s’établit à son compte. Pendant toute cette période, il suit les cours publics du soir et, passionné par les roches et les fossiles, il parcourt les environs de Rennes pour augmenter sa collection. Il attire très vite l’attention du maire de Rennes puis des professeurs de la nouvelle faculté des sciences, créée en 1840. Sa renommée atteint bientôt les sphères parisiennes et, en 1846, il est invité à l’Institut, pour une lecture de son premier mémoire et est reçu, par acclamations, à la Société géologique de France. En 1853 la ville de Rennes crée un musée géologique et lui en confie la direction.
Pendant une vingtaine d’année, Marie Rouault sera sans doute le plus célèbre des géologues bretons, puis les relations avec la ville de Rennes se détérioreront, la direction du musée lui sera retirée et cette carrière romanesque se terminera par un procès, quelques années avant sa mort à Rennes, le 16 décembre 1881.
En 1847, dans un rapport à l’Académie des sciences, Milne Edwards résumait ainsi la première partie de la vie de Marie Rouault : « L’auteur de ces recherches est un enfant du peuple qui, dominé par le goût de l’étude, s’est instruit sans le secours d’aucun maître, et a su devenir homme de science en consacrant à l’observation de la nature les rares instants dont les travaux manuels nécessaires à son existence lui permettaient de disposer. Ce n’est qu’au prix des privations les plus dures qu’il a pu satisfaire aux besoins de son intelligence ». C’est sans doute dans la biographie de Marie Rouault publiée en 1850 par Bénézit que l’on trouve les accents les plus romantiques et les plus élégiaques. Ce morceau de littérature mérite d’être lu, mais il suffira ici de quelques citations. Sur ses origines : « On pouvait voir à Rennes, rue des Juifs, une humble échoppe ornée d’œillets, où par un chaud soleil, les papillons et les abeilles venaient dérober des parfums » ; sur son enfance « Je ne sais si à cette époque Rouault savait lire. Qu'importe ! il allait avoir pour maître la nature, et, certes, il serait docile aux leçons de cette bonne et féconde institutrice ».
Marie Rouault est né à Rennes, le 18 mars 1813 dans la famille d’un savetier qui au cours de sa vie eut 13 enfants dont la plupart moururent en bas âge du fait de la misère. L’échoppe du savetier était située rue de la Parcheminerie, près des remparts de la ville. Pour survivre à la disette de 1823 le père Rouault n’eut plus qu’une chose à faire, « suivre l’exemple des bûcherons de la légende populaire que nous a contée si naïvement Charles Perrault, faute de pain, se séparer de ses enfants, les envoyer aux champs, sous la garde de Dieu » (Bénézit, 1850). C’est ainsi qu’en 1824, après avoir été retiré de l’école, on retrouve Marie Rouault gagé comme pâtou à la ferme du Rouveray, en Châtillon-sur-Seiche, près de Rennes. Toutes les notices biographiques sont d’accord pour reconnaître que le jeune garçon était déjà plus intéressé par la récolte des cailloux que par la garde de ses bêtes, tant et si bien que le fermier finit par le renvoyer chez lui.
Cette période campagnarde de la vie de Marie Rouault a fait le délice des biographes qui s’en sont donnés à cœur joie et n’ont pas hésité à convoquer Virgile et Georges Sand. Lejean, en 1854, va même jusqu’à évoquer les « grandes landes bretonnes » et les « roches de Noyal qui dominent si hardiment la vallée un peu triste de la Seiche », ce qui permet de planter un décor romantique à souhait mais qui surprend quand même un peu quand on connaît les environs immédiats de la capitale bretonne. Reste un problème sur lequel les éléments de réponse sont rares et quelquefois discordants : à cette époque Marie Rouault savait-il lire ? Bénézit (1850), qui dit ignorer si le pâtou savait lire, le voit cependant « toujours fourré sur de vieux bouquins » dès son retour à Rennes. Pour Guyot de Fère (1856), Marie Rouault n’a appris à lire et à écrire qu’après son retour à Rennes et par ses propres moyens. Kergomard nous montre un pâtre « lisant plus ou moins couramment dans un petit livre acheté jadis trois sous sur ses économies, l’Histoire de la belle Hélène », puis apprenant seul l’écriture à plus de 18 ans, ce que confirme Rouault dans un mémoire adressé en 1853 au maire de Rennes et repris dans plusieurs notices biographiques. On peut toutefois penser que le petit Marie, ayant été à l’école des frères ignorantins jusqu’à dix ans, possédait quelques rudiments.
Dès le retour à Rennes de son fils, le père Rouault dut trouver une solution rapide, son rejeton « préférant la lecture aux soins du ménage » et le problème de la faim restant posé dans une famille où cinq enfants avaient survécu à la misère. C’est ainsi que Marie entra comme « garçon à tout faire », avec deux liards par jour pour son déjeuner, chez son oncle qui tenait boutique de perruquier. Marie Rouault va travailler chez son oncle jusqu’à l’âge de 17 ans et terminera son apprentissage par son tour de France qui le conduira vers Nantes et Angers. Gagnant 12 fr. par jour et ayant des loisirs nombreux, notre perruquier en profitera pour augmenter ses collections.
De retour à Rennes en 1831, Marie Rouault entra comme premier garçon chez le plus grand coiffeur de Rennes qu’il quittera bientôt pour une boutique moins brillante mais où le patron, Monsieur Lambinet, encouragea son jeune employé à suivre les cours du soir. Il attira ainsi l’attention de divers professeurs de la ville, et en particulier celle de Duval, directeur de l’Ecole de médecine, qui lui donna accès à sa bibliothèque. Bientôt cet intérêt se concrétisera par une proposition de poste aux Ponts et Chaussées… que Marie Rouault refusera. En effet, à la mort de sa grand-mère, il venait d’hériter d’une petite boutique située sur les murs de la ville, rue du Champ-Dolent. Ce fut l’occasion, pour lui, d’être enfin totalement libre et de pouvoir se consacrer à ses études, tout en faisant des barbes pour assurer le matériel.
Les affaires devenant assez florissantes et la boutique ayant pu employer deux garçons coiffeurs, Marie Rouault décida, en 1836, de faire un séjour à Paris pour y perfectionner son talent de figaro. L’art de la coiffure ne profita guère du séjour dans la capitale où, pendant trois mois, notre perruquier fréquenta surtout le Jardin des Plantes et l’Ecole des mines. Rappelé d’urgence par une lettre de sa mère, Rouault trouva ses affaires dans un état désastreux, la boutique étant chargée de dettes et abandonnée par la clientèle. Sous les quolibets de ses concurrents, ravis de le voir s’avancer à grands pas vers la ruine, le perruquier-naturaliste décida alors de relever sa boutique tout en consacrant le maximum de son temps à la science. Rouault avait en effet découvert à Paris que le département d’Ille-et-Vilaine était très peu représenté dans les collections de l’Ecole des mines, malgré la richesse de son sous-sol. Marie Rouault organisa alors son emploi du temps pour raser le jeudi, le samedi et le dimanche matin et pouvoir ainsi consacrer les autres jours de la semaine à fouiller avec ardeur le sous-sol du département, au prix de bien des privations.
Cette existence dura pendant dix ans avec son cortège d’incompréhensions et de jalousies, d’ennuis avec la maréchaussée, lors de ses tournées en campagne, mais aussi avec un accroissement considérable de sa collection qui, vers les années 1845 ; atteignait 117 000 pièces (Lejean, 1854) ; bien entendu, de nombreux « protecteurs » se présentèrent qui, en échange de quelques repas, voulurent se faire offrir la collection complète. Dans son style inimitable, Bénézit a fait raconter à Marie Rouault les péripéties de cette partie de sa carrière. Ecoutons le : « Quand je commençais mes recherches, je consultais de graves docteurs, qui me prirent d’abord pour un insensé et firent la sourde oreille à mes idées. Ils avaient lu tous les livres excepté la nature et comme leurs in-folios ne parlaient pas de mes fossiles ils me prirent pour un fou », et plus loin, « on visait toujours à mes échantillons. Quel coup de maître que de leurrer un pauvre diable de perruquier qui s’avisait d’être savant » ou encore : « pendant dix ans j’ai fait, terme moyen, de 10 à 15 lieues par jour […] sous la pluie, le vent et l’orage, la bourse légère. Je vivais avec vingt-cinq centimes, et les grands jours je me promettais l’écuellée de cidre ».
En 1840, Rennes fut dotée d’une faculté des sciences, ce qui attira dans la ville un certain nombre de professeurs éminents qui accueillirent Marie Rouault avec bienveillance, en particulier Morren, professeur de physique et Dujardin, professeur de zoologie. La renommée du perruquier-géologue commença à s’étendre et les visites plus ou moins désintéressées se firent de plus en plus nombreuses. En 1845, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, de passage à Rennes, entra dans la boutique ; après avoir admiré la multitude d’objets et la méthode instinctive utilisée pour le classement, il déclara à Morren, doyen de la faculté des sciences : « M. Rouault a de bien belles collections » (Kergomard, 1861). La même année, voulant vérifier un certain nombre de points, Rouault demanda à la bibliothèque de la ville l’autorisation d’emprunter le Manuel géologique d’Henry de La Bèche. Le prêt ne pouvant être accordé que par le maire, Rouault exposa sa requête à Pongérard, alors maire de Rennes, qui, surpris, interrogea très longuement son visiteur sur la nature et les buts de ses études. Très impressionné, le magistrat municipal offrira le traité de géologie avec la dédicace suivante « Témoignage d’intérêt offert à Monsieur Rouault par le maire de Rennes, 3 août 1845. – Em. Pongérard ».
A partir de la fin de 1845 la situation va se dégrader. Miné par les privations, les railleries et les menaces de ceux qui voulaient l’amener à « mettre un terme à ses folies », Marie Rouault tomba malade. Par ailleurs les exploitants des carrières qu’il avait explorées vont lui apprendre que les visites se font de plus en plus fréquentes et que certaines personnes sont sur les traces de ses découvertes. Craignant de se voir dépouillé des résultats de son travail, Marie Rouault rédigea alors un mémoire en toute hâte. Ce travail, adressé à Dujardin, fut communiqué à la Société philomatique de Paris, qui en publia quelques extraits, accompagnés de commentaires élogieux. La joie immense causée par ce succès fut bientôt suivie par une déception tout aussi profonde, la Société géologique de France, à laquelle le mémoire avait été soumis, conseillant à Marie Rouault de se dessaisir de la propriété de ses découvertes au profit de personnes aptes à les utiliser. Après ce dernier coup du sort, Rouault se laissa aller au découragement et certains de ses amis ont raconté que le pauvre homme voulut alors en finir avec la vie et acheta un vieux pistolet d’arçon avec lequel il comptait mettre fin à ses jours (Le Blanc, 1853 ; Orain, 1891).
C’est alors que l’ange tutélaire se manifesta en la personne du général de Tournemine[5], alors en garnison à Rennes. En 1846, intrigué par le jeune barbier et après l’avoir interrogé longuement sur sa vie, sur ses travaux et sur ses projets, le général, bien décidé à l’aider commença par lui acheter son vieux pistolet d’arçon qu’il lui paya 50 fr., très au-delà de sa valeur.
A la suite de cette visite, les événements vont alors se succéder avec une rapidité étonnante et, en quelques mois, porteront notre barbier depuis les murs de sa boutique jusqu’à ceux de l’Institut. Après une entrevue avec le général de Tournemine, le maire de Rennes obtint du Conseil municipal une subvention pour aider Rouault à aller présenter ses travaux à Paris. Nommé membre du Comité d’artillerie le général rejoignit bientôt la capitale où il chanta partout les louanges de son protégé. En 1847, Rouault rejoignit la capitale où le général le conduisit dans tous les endroits qui comptaient : aux Tuileries où il fut confié aux bons soins de l’aide de camp du roi, au ministère de l’Instruction publique où il rencontra le ministre, Monsieur de Salvandy, à l’Académie, à la Société géologique de France. Mais le moment le plus fort de son séjour fut certainement sa rencontre avec Arago. C’est dans le récit détaillé de son voyage à Paris, qui figure dans le mémoire adressé au maire de Rennes en 1853, que l’on trouve la relation la plus vivante de cette rencontre. « Je tremblais à l’idée de me trouver en présence de cette renommée si grande qu’elle remplit tout l’univers, et pourtant que n’aurais-je pas donné pour pouvoir dire : j’ai vu M. Arago ! Je lui ai parlé ! ». Arago accorda, avec beaucoup de bienveillance un long entretien à son étrange visiteur et lui demanda de lui remettre le mémoire qu’il avait rédigé sur ses travaux. Arago, qui savait que Rouault n’avait pas eu de maîtres, fut surpris de la qualité du texte, surtout quand le général lui confirma qu’il s’était contenté de corriger les fautes de français pensant « qu’il valait mieux laisser à son style toute sa couleur originale ». On doit noter ici qu’en 1846, le maire de Rennes, dans un rapport au Conseil municipal, soulignait que les recherches de Rouault étaient « parfaitement expliquées par lui avec toute la précision de langage d’un érudit ».
Par les soins de son auguste protecteur, Rouault fut inscrit à l’ordre du jour des séances de l’Académie et, le 18 décembre 1846, il lut son mémoire dans la salle des séances de l’Institut. Sa communication fit une très grosse impression et, pendant une semaine, son logement proche de Saint-Germain-des-Prés fut le rendez-vous de « tout ce que l’Académie, le Jardin-des-Plantes, l’Ecole des Mines, l’Ecole normale, etc., ont de plus célèbre ». Peu de temps après, Rouault fut reçu par acclamations à la Société géologique de France et son mémoire fut traduit et commenté de manière flatteuse de Londres à Berlin, et de Prague à New York.
Marie Rouault avait atteint une renommée internationale, mais la période des vaches maigres n’en était pas pour autant terminée et son séjour à Paris avait épuisé ses finances, malgré un secours de 300 francs accordé par le roi Louis-Philippe sur sa cassette. Les problèmes matériels furent partiellement réglés en 1847, quand le Conseil municipal de Rennes décida, le 20 août, de pensionner Marie Rouault en lui accordant une subvention annuelle de 800 francs. Comme pensionnaire de la ville de Rennes, titre dont il était très fier, Rouault passera ainsi quatre ans à Paris, période pendant laquelle sa renommée ne fera que grandir. En 1848, Rouault achèvera d’asseoir sa réputation en publiant un second mémoire consacré à l’étude d’une pièce unique conservée dans les galeries du Jardin des Plantes (Ogygia Brongniarti). Entre 1846 et 1848, l’Académie des sciences confirmera à plusieurs reprises la valeur des travaux paléontologiques de Marie Rouault (Milne Edwards, 1847, 1848).
La seconde étape de l’ascension de Rouault va commencer lorsque la ville de Rennes décidera, en mars 1853, de créer un Musée géologique, le premier de ce type en France, et lui en confiera la direction[6]. Cette décision fut prise par le Conseil municipal, sur proposition du maire, et après lecture de très nombreux rapports élogieux émanant de commissions diverses, constituées de savants prestigieux tels que Brongniart, Louis Cordier, Dufrénoy, Elie de Beaumont, Arago ou encore Hébert et Constant Prévost, respectivement vice-président et président de la Société géologique de France. La mission du nouveau « Directeur-Conservateur » fut définie par les arrêtés des 1er et 2 mars 1853 « lui donnant la mission de classer, conserver et accroître les collections confiées à ses soins [et fixant] à 2000 fr. son traitement et à 600 fr. le chiffre de l’allocation annuelle qui lui était attribué pour faire des voyages d’exploration, dont les résultats viendraient de droit enrichir la collection ».
Déjà, en février 1853, reconnaissant le soutien indéfectible que lui avait apporté la municipalité, Marie Rouault avait fait don de ses collections à la ville de Rennes, en prenant bien soin de se réserver «l’entière disposition jusqu’à l’achèvement de ses travaux, de la collection qu’il donnait[7] ». La ville ne disposait à l’époque d’aucun local susceptible d’accueillir ces importantes collections qui furent donc stockées provisoirement à l’hôtel de ville.
A partir de 1853 il devient difficile de suivre l’activité de Marie Rouault, ses publications se font de plus en plus rares et ses fonctions de « Directeur-Conservateur » ne semblent pas le préoccuper outre mesure : en 1887 quand Toussaint Bézier sera nommé conservateur du Musée d’Histoire naturelle, il trouvera la collection Rouault disposée dans de belles vitrines, mais toujours sans classement et sans étiquettes.
La renommée scientifique de Marie Rouault étant toujours intacte, l’Académie des sciences lui attribua en 1855, une subvention de 2000 fr. qui fut utilisée pour l’achat d’une petite maison sur les bords de l’Ille, au 4, faubourg de Brest.
En 1858, les collections, déposées à l’hôtel de ville en 1853, furent transférées dans la galerie sud du nouveau palais universitaire où elles vont constituer ce qui très vite s’appellera communément le « Musée Rouault ». Les collections Rouault furent rejointes en 1870 par les collections du Musée d’histoire naturelle, créé en 1861 autour des collections du Président de Robien et de Bachelot de la Pylaie [8]. Par un arrêté municipal en date du 26 juin 1866, la très belle collection de conchyliologie qui avait été achetée par la ville au Dr Duval, directeur honoraire de l’Ecole de médecine fut déclarée annexe du Musée de géologie.
Dix ans après la nomination de Marie Rouault comme « Directeur-Conservateur », l’état des collections du Musée de géologie n’ayant fait aucun progrès, la municipalité va réclamer à plusieurs reprises (1862,1865) une accélération des travaux d’organisation du musée mais sans résultat. En 1873, la ville de Rennes décida de réunir en une structure unique le Musée géologique et le Musée d’histoire naturelle et d’en confier la direction à Marie Rouault, croyant encore en ses capacités d’organisateur. A partir de cette date la situation va se dégrader très rapidement et, après une dernière sommation, Marie Rouault qui, le 28 juillet 1875, avait été invité à s’expliquer devant le Conseil municipal, demanda la création d’une commission d’enquête. Les résultats de cette enquête furent catastrophiques pour le directeur du musée : « Les premiers succès de Marie Rouault, de 1846 à 1851, reposent sur ses découvertes en Bretagne ; certes il a fait, à cette époque, de remarquables découvertes ; mais le bilan de 1851 à 1861, se solde par néant. Aujourd’hui, Monsieur Rouault vient dire qu’il ne peut s’occuper du catalogue parce que, depuis 22 ans, il a abandonné ses études et qu’il faut qu’il les reprenne, à l’âge de 62 ans, afin de remplir ses engagements envers la Science et les savants du monde entier[9] ».
Afin de sauvegarder les intérêts de la ville de Rennes, le maire intenta alors un procès contre Marie Rouault. Les événements vont ensuite se précipiter : suspension du traitement du directeur, qui est de ce fait relevé de ses fonctions (août 1876); mise sous scellés des objets de géologie présents à son domicile (septembre 1876), ouverture du procès en novembre 1876, inventaire au domicile de Marie Rouault (3 avril 1877)[10].
Le jugement, daté du 11 décembre 1877, fut frappé d’appel en mars 1879. Le problème essentiel était posé par l’imprécision des textes établis lors de la donation et il restait à établir « le sens de la clause relative à l’accroissement et à l’enrichissement de la collection, laquelle clause, interprétée différemment par les deux parties, [avait] donné lieu à la contestation ». On doit remarquer ici qu’en août 1878, soit deux ans après avoir été relevé de ses fonctions, Marie Rouault avait publié une brochure consacrée aux Amorphozoaires dans laquelle il utilisait encore son titre de « Directeur-Conservateur » auquel il ajoutait même celui de « Fondateur », ce qui n’a certainement pas dû améliorer les relations avec la municipalité.
Loin des problèmes juridiques locaux, la renommée internationale de Marie Rouault était toujours intacte et, en septembre 1878, à l’issue du Congrès international de géologie de Paris, un document[11], signé par trente géologues prestigieux (Joachim Barrande, Hall, Albert de Lapparent, Charles Barrois…) demandera que des moyens soient dégagés pour permettre au « conservateur et fondateur du Musée géologique de la ville de Rennes » de poursuivre ses recherches.
Marie Rouault étant tombé malade en 1879, son traitement lui fut rendu en 1880, sur proposition de Massieu, professeur à la faculté des sciences de Rennes, et l’affaire resta en état jusqu’en 1881 date de sa mort.
Dans son testament, dicté le 13 décembre 1881, Marie Rouault légua toutes ses collections au Muséum d’histoire naturelle de Paris, sauf celles d’archéologie qui furent cédées au Musée de Cluny. Compte tenu de la situation juridique des collections Rouault, il restait cependant un délicat point de droit à régler. Une négociation à l’amiable fut engagée entre la ville de Rennes, représentée par P. Bézier[12], et Edouard Bureau, délégué du Muséum, qui laissa rapidement ses pouvoirs à Lebesconte, pharmacien à Rennes et membre de la Société géologique de France. Les conclusions furent favorables à la ville de Rennes, à laquelle fut reconnu le droit de conserver les pièces de la collection Rouault, les doubles allant au Muséum de Paris.
Que s’est-il passé entre 1846, date de la lecture du premier mémoire à l’Académie, et cette triste fin de carrière, marquée par un procès ; pourquoi cette longue période d’inaction pendant les 20 à 25 dernières années ? On a dit que la municipalité n’avait pas su comprendre la mentalité de ce savant qui avait usé sa santé au service de la ville de Rennes ; on a aussi évoqué le rôle de certains jaloux qui auraient tenté de lui ravir ses découvertes… Certains textes de Marie Rouault semblent refléter ce climat :
- le 28 juin 1859, dans une note reproduite par Lebesconte (1883) : « craignant un événement qui me mette dans l’impossibilité d’achever mes études » ;
- en 1878 dans sa note préliminaire sur les Amorphozoaires : « […] si je puis parvenir à faire respecter ma propriété de découverte qui, depuis si longtemps déjà, est convoitée d’une manière aussi ardente que violente, si on en juge par les formes et les moyens dont on se sert pour la ravir ».
La vérité tient peut-être, en partie, à la personnalité de Marie Rouault qui était certes un paléontologiste génial, mais qui n’avait certainement pas les qualités de gestionnaire nécessaire à la direction d’un musée municipal. Il était très conscient des lacunes de sa culture, résultant de sa première éducation, et, par moments, il s’en justifiait en les rappelant pour expliquer les imperfections de ses travaux[13]. D’autre part il éprouvait de grandes difficultés à rédiger, ce qui ralentissait considérablement le rythme de sa production scientifique. Son caractère s’était aigri petit à petit, il vivait en solitaire et était devenu de plus en plus susceptible et d’un commerce difficile. On peut penser que Marie Rouault a confondu sa passion de chercheur et ses obligations de directeur du musée et qu’il a collectionné les pièces ayant un intérêt scientifique sans trop se soucier de leur éventuel intérêt muséographique, la recherche de beaux spécimens pour le musée n’étant pas sa préoccupation principale. Dans les notes accompagnant l’édition des œuvres posthumes, Lebesconte nous dit que les prospections de Marie Rouault ont cessé en 1859 et qu’ensuite il s’est absorbé « dans le travail de ses Amorphozoaires et [a eu] le tort de cesser complètement ses recherches et de ne pas s’occuper des travaux postérieurs aux siens ».
A la lecture des documents disponibles, la personnalité de Marie Rouault paraît très complexe. Fier de son ascension rapide il « exécute » sans pitié les scientifiques qui ont des opinions différentes des siennes et, à ce titre, ses observations sur les communications de Durocher sont très révélatrices (1850, 1851a). Persuadé de la justesse de ses interprétations, il les maintient envers et contre tous, sans tenir compte des travaux récents. C’est ainsi le cas pour la stratigraphie du Paléozoïque breton, qu’il a établie en 1850 et 1851 : les schistes briovériens de Rennes sont équivalents des schistes ardoisiers d’Angers et sont surmontés par l’étage du grès armoricain ; le grès de May et le grès de Gahard sont équivalents. Il utilisera cette échelle stratigraphique jusqu’en 1878, tout en critiquant l’échelle établie en Bohême par Barrande et en ignorant les nombreux travaux qui, de Dufrénoy en 1863 à Charles Barrois en 1877 (pour le « Silurien inférieur ») et à Massieu (pour les grès de May et de Gahard, en 1866), ont établi une succession stratigraphique alors adoptée par tous.
Marie Rouault a marqué la géologie bretonne à plusieurs titres. Il a montré que les terrains paléozoïques offraient, en Armorique, une faune fossile abondante, ce qui lui a permis de créer un nombre impressionnant d’espèces nouvelles. Ayant fait don de son importante collection à la ville, il apparaît à juste titre comme l’un des fondateurs du Musée d’histoire naturelle de Rennes[14]. D’autre part, Marie Rouault a été pendant de longues années l’un des géologues bretons les plus célèbres, tant à l’échelle locale qu’à l’échelle internationale et peu de géologues peuvent se targuer d’avoir vu, comme lui, leurs déplacements suivis par la presse et leur biographie publiée plusieurs fois de leur vivant. A sa renommée scientifique se joignait sans doute l’intérêt pour le « roman » de sa vie et, de Milne Edwards en 1846 à Lebesconte en 1883, ses origines modestes ont été très fréquemment rappelées, avec, parfois, ce qui peut nous apparaître aujourd’hui comme un brin de condescendance : Marie Rouault était un « enfant du peuple ».
C’est sans doute dans la note de présentation de ses œuvres posthumes (Lebesconte, 1883) que l’on trouve exprimé, avec le plus de justesse, ce qui peut résumer la vie et l’œuvre de Marie Rouault. Lebesconte nous rappelle que « Sans aucune instruction, il est devenu un géologue qui a fait progresser les connaissances scientifiques de son pays [et que ce qu’il] a fait par sa volonté et sa ténacité bretonne est étonnant ». Lebesconte ne masque pas les « quelques ombres qui tendent à ternir ce tableau [mais il] les efface en songeant à tout ce qui lui a manqué ».
benezit, Ch. (1850). Marie Rouault. Extrait du journal La Vérité (livraisons des 4 et 11 avril 1850). Imprimerie F. Péalat, Rennes, in-8o, 15 p.
bigot, m. (1920). Vieilles choses vieilles gens – Le Pèlerinage. La Vie rennaise (livraison du 3 août 1920).
bois-greffier, j. (1881). Notice biographique – Marie Rouault. 8 p.
delabigne-villeneuve, p. (1853). Marie Rouault, directeur conservateur du Musée géologique de Rennes, ancien pensionnaire scientifique de cette ville. Journal de Rennes (livraison du 5 mai 1853). Extraits : 1853, Dinan, Imprimerie J. Bazouge, 12 p. ; 1853 (?), Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8o, 11 p. ; 1855, Imprimerie Ch. Catel, Rennes, in-8o, 8 p.
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lebesconte p. (1883). Œuvres posthumes de Marie Rouault – Vingt planches, suivies de Les Cruziana et Ryzophycus, connus sous le nom général de Bilobites, sont-ils des végétaux ou des traces d’animaux ? par P. Lebesconte – Deux planches. Rennes – Imprimerie Oberthur, Paris, 73 p., 22 planches.
le blanc, a. (1853). Fondation d’un Musée géologique à Rennes ou Essai sur l’importance des travaux de Marie Rouault, pensionnaire scientifique de cette ville. Le Progrès (livraisons des 5 et 12 mai 1853). Extrait : 1855, Imprimerie F. de Folligné, Rennes, in-8o, 15 p.
lejean, g. (1854). Notice biographique sur Marie Rouault. Extrait du Voleur, cabinet de lecture (livraison du 15 avril 1854), Imprimerie F. Péalat, Rennes, in-8o, 8 p.
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orain, A. (1891). Marie
Rouault, membre de la société géologique de France, ancien pensionnaire de la
Ville de Rennes, directeur du Musée géologique de Rennes. Extrait de la Revue
des sciences naturelles de l’Ouest, 2, 1891, Imprimerie P. Bousrez, Tours,
in-8o, 7 p.
1856 - L’Union malouine et dinannaise. Livraison du 13 juillet 1856.
1856 - Le Journal de Rennes. Livraison du 2 janvier 1856.
1877- Affaire Ville de Rennes contre M. Rouault. Jugement du Tribunal civil de Rennes du 31 décembre 1877. Extrait des Minutes du Greffe du Tribunal de première instance de l’arrondissement de Rennes, département d’Ille-et-Vilaine, Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8o, 17 p.
1846a – Mémoire sur les Trilobites du département d’Ille-et-Vilaine. Paris, in-8o.
1846b – Sur les Trilobites des schistes de la Bretagne. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, XXIII, séance du 29 décembre 1846, p. 1150-1151.
1846c – Extrait du mémoire sur les Trilobites du département d’Ille-et-Vilaine. Bulletin de la Société géologique de France, (2), IV, p. 309-319.
1846d – Catalogue des fossiles du terrain paléozoïque des environs de Rennes. Bulletin de la Société géologique de France, (2), IV, p. 320-328.
1846d – Sur les fossiles recueillis dans les terrains de transition des environs de Rennes. L’Institut, p. 68.
1848a – Mémoire. 1° sur la composition du test des Trilobites ; 2° sur les changements de formes dus à des causes accidentelles, ce qui a pu permettre de confondre des espèces différentes. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VI, p. 67-89.
1848b – Mémoire sur l’organisation des Trilobites. Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, XXVII, p. 81.
1848c – Mémoire sur l’organisation des Trilobites. L’Institut, p. 224.
1848d – Mémoire sur l’organisation des Trilobites. Quarterly Journal of the Geological Society of London, p. 35.
1849a – Note sur des recherches faites à Rennes, à l’effet d’y trouver des eaux jaillissantes. Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, XXVIII, séance du 12 mars 1849, 1 p.
1849b – Notes sur de nouvelles espèces de fossiles découvertes en Bretagne. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VI, p. 377-381.
1849c – Notes sur de nouvelles espèces de fossiles découvertes en Bretagne. Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, XXVIII, séance du 12 mars 1849, 2 p.
1850 – Observations sur une note communiquée par M. J. Durocher dans la séance du 4 mars 1850, sur l’organisation des Trilobites. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VII, p. 322-327.
1850a – Notice sur les causes auxquelles on peut attribuer les divers états sous lesquels se présentent les fossiles du schiste ardoisier de Bretagne. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VII, p. 370-384.
1850b – Note préliminaire sur une nouvelle formation (étage du grès armoricain) découverte dans le terrain silurien inférieur de la Bretagne. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VII, p. 724-744.
1851a – Observations faites à l’occasion d’une note de M. Durocher sur le tégument des Trilobites. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VIII, p. 166-168.
1851b – Mémoire sur le terrain paléozoïque des environs de Rennes. Bulletin de la Société géologique de France, (2), VIII, p. 358-399.
1855 – Notice sur quelques espèces de fossiles du terrain dévonien du nord du département de la Manche. Bulletin de la Société géologique de France, (2), XII, p. 1040-1045.
1858 – Sur les Vertébrés fossiles des terrains sédimentaires de l’ouest de la France. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, XLVII, séance du 19 juillet 1858, 5 p.
1878 – Notice préliminaire sur les Amorphozoaires du terrain silurien de la Bretagne. Imprimerie E. Baraise, Rennes, in-8o, 48 p.
1880 – Sur les Amorphozoaires du Silurien inférieur. Compte rendu du Congrès international de géologie, Paris, 1878, 7 p.
1883a – Notice préliminaire sur les Amorphozoaires du terrain silurien de la Bretagne. In lebesconte, p., Œuvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 17-37.
1883b – Sur les Amorphozoaires du Silurien inférieur. Extrait du Compte rendu sténographique du Congrès international de géologie. Paris, 29 août au 4 septembre 1878. In lebesconte, p., Œuvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 39-44.
1883 – Note sur le Grès armoricain. Essai historique et géologique sur Vexillum Desglandei, espèce caractérisant la partie inférieure de l’étage du Grès armoricain, là où ce grès a pour base le schiste rouge. In lebesconte, p., Œuvres posthumes de Marie Rouault. Imprimerie Oberthur, Rennes-Paris, p. 45-57.
1) Jean-Jacques Chauvel est décédé subitement le 10 mai 2004, sans avoir eu la possibilité de présenter oralement la présente communication.
3) Guillaume Lejean (1828-1871) – Né dans le Finistère, il étudia les Balkans, explora l’Ethiopie et traversa une partie de l’Inde.
4) Adolphe Orain (1834-1918) – Journaliste rennais – Sa biographie de M. Rouault reprend mot à mot celle de Bois-Greffier et seul le dernier paragraphe est original.
10) L’inventaire fait état de plus de 200 000 pièces, « certaines espèces [ayant dû] être évaluées par mètres cubes » (minutes du jugement du 11 décembre 1877).
11) Document reproduit par Lesbesconte en 1883 dans l’édition des œuvres posthumes de Marie Rouault.
12) Pierre Bézier, professeur à l’Ecole normale de Rennes, puis inspecteur primaire à Saint-Malo était le frère aîné de Toussaint Bézier qui prendra en 1887 la direction du Musée d’histoire naturelle de Rennes.